Présidence LR: Wauquiez estime qu'une "guerre de chefs" avec Retailleau serait "le pire des scénarios"

Après l'éviction d'Éric Ciotti, les Républicains vont devoir élire un nouveau chef. Face à la candidature du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, le patron des députés LR Laurent Wauquiez assure vouloir éviter "une guerre de chefs".

"Au moment où la droite se reconstruit, le pire des scénarios c'est précisément une guerre de chefs", a assuré ce dimanche 16 février sur BFMTV Laurent Wauquiez, candidat à la présidence du parti Les Républicains. Une réponse à la candidature surprise du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, ancien soutien du patron des députés LR pour prendre la tête du parti.

"Cela ne sera pas un match sanglant, je m'y engage", a lui-même assuré Bruno Retailleau dans un entretien publié dans le Parisien ce dimanche.

Wauquiez veut que Retailleau se concentre sur Beauvau

Laurent Wauquiez a estimé qu'il était important que des membres des Républicains soient au gouvernement mais juge en revanche qu'un poste ministériel n'est pas cumulable avec la présidence du parti.

"On a besoin au parti de quelqu'un avec une équipe totalement engagée dessus", a fait valoir celui qui cumule lui-même un mandat de député, la présidence Droite républicaine à l'Assemblée nationale et un mandat au conseil de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Les Républicains sont d'ailleurs en train de "tout faire" pour "aider" Bruno Retailleau dans son action place Beauvau et "avoir des résultats", promet Laurent Wauquiez.

Alors que la course pour prendre les rênes du parti apparaît comme une rampe de lancement pour l'élection présidentielle 2027, Laurent Wauquiez rejette cette analyse, estimant que cette élection interne permettra simplement de "choisir la meilleure organisation" au sein des LR.

"Le sujet viendra très vite" reconnaît-il toutefois, évoquant "un lien" entre sa candidature à la tête du parti et ses ambitions personnelles pour 2027.

Laurent Wauquiez a déjà occupé la tête du parti entre 2017 et 2019 avant de démissionner à la suite du faible score de son parti aux élections européennes et de sa tête de liste, François-Xavier Bellamy. Dans l'actuelle campagne pour la tête du parti, ce dernier a d'ailleurs annoncé son soutien à Bruno Retailleau, de même que Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, Gérard Larcher, président du Sénat, ou encore Jean-François Copé, ancien président de l'UMP.

"Pas de cordon sanitaire avec le RN" pour Wauquiez

Mais au-delà des personnalités, quid des divergences idéologiques entre les deux candidats pour la présidence des Républicains? Laurent Wauquiez salue le fait que Bruno Retailleau "parle principalement", en tant que ministre de l'Intérieur, des questions d'immigration et de sécurité. Il estime toutefois qu'il est lui capable de traiter ces sujets, mais aussi ceux du "travail et de l'assistanat", la "bureaucratie" ou encore la "dépense publique".

Si le patron des députés LR veut voir dans cet inventaire de sujets des "différences de sensibilité" avec Bruno Retailleau, ce dernier avait également porté des thèmes similaires lorsqu'il était à la tête du groupe majoritaire LR au Sénat jusqu'à sa nomination au gouvernement.

Quant à la question du rapport à l'extrême droite, le président des députés LR assure sur notre antenne qu'"il n'y a pas de cordon sanitaire avec le RN". Une position encore une fois partagée par Bruno Retailleau.

L'élection du prochain président des Républicains devrait avoir lieu le week-end des 17 et 18 mai. Ces dates seront officialisées après un vote du bureau national ce lundi.

Glenn Gillet