L'UMP scandalisée par les propos d'Harlem Désir sur la Syrie

Nadine Morano à Arcachon, dimanche 1er septembre. - -
La petite phrase d'Harlem Désir fustigeant le questionnement des uns et des autres sur une éventuelle intervention en Syrie a provoqué un tollé dans la classe politique ce dimanche. Au point que même la ministre socialiste Marisol Touraine, invitée de l'émission BFM Politique sur BFMTV, a parlé d'une "formule inappropriée". Mais c'est surtout à droite que les critiques se font les plus virulantes.
Comme on pouvait s'y attendre, l'UMP a multiplié les réactions outrées à l'égard de ces propos, que tandis et l'idée d'un "consensus" sur la question d'une intervention en Syrie, voulu notamment par Jean-François Copé, paraissait au moins temporairement s'éloigner.
A l'origine de ce petit séisme politique, cette déclaration: "Je ne voudrais pas que les mêmes qui recevaient monsieur (Bachar) al-Assad un 14 juillet montrent aujourd'hui un esprit munichois face à ces atrocités", a lancé Harlem Désir dimanche sur Radio J.
Selon le dirigeant socialiste, "aujourd'hui c'est le rôle de la France d'aider à trouver une solution en Syrie et de faire cesser ce massacre pour éviter un nouveau Sarajevo, un nouveau Rwanda". Avant de déplorer: "Je vois un certain nombre de revirements (dans l'opposition)".
Christian Jacob demande une condamnation par Hollande
Christian Jacob, chef de file des députés UMP, a vivement réagi ce dimanche soir à ces propos. "Je demande au président de la République et au Premier ministre de condamner avec vigueur les propos ignobles et d'une extrême gravité tenus par monsieur Désir", a déclaré ce proche de Jean-François Copé, qui était visé par les propos du Premier secrétaire du PS même s'il ne l'a pas nommé.
"Si ces propos ne sont pas retirés, ils créent les conditions d'un débat parlementaire extrêmement tendu et difficile", a ajouté Christian Jacob, à trois jours de la session extraordinaire du Parlement consacrée à la Syrie.
"Je comprends pourquoi les membres du PS n'apprécient pas Désir"
A Arcachon, Nadine Morano en marge d'un rassemblement de l'association des Amis de Nicolas Sarkozy, dont elle est la trésorière, a également vivement condamné les propos d'Harlem Désir. "Je comprends maintenant pourquoi les membres du Parti socialiste n'apprécient pas Harlem Désir, de ce que j'en lis dans la presse. Ces propos sont tellement violents, excessifs, caricaturaux, dénaturés" a-t-elle commenté. Avant d'ajouter: "Il incarne un peu pour moi cette espèce de gauche méchante qui ne construit rien".
Sur le fond de la question, concernant donc l'opportunité d'agir militairement en Syrie, la déléguée générale de l'UMP a rappelé que la "motivation de François Hollande qui consiste à vouloir punir le régime de Bachar al-Assad" ne lui semble pas appropriée.
Il lui apparaît aussi que la France ne peut agir sans mandat onusien. "Je pense qu'il nous faut protéger la population, mais aussi agir sur la base d'un mandat des Nations unies et avec des alliés", analyse-t-elle. Il ne faut pas "punir pour punir", a-t-elle encore martelé tout en s'inquiétant de la nature du régime qui remplacerait à terme celui d'Assad "pour sortir du joug de la barbarie" la population syrienne.