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Les jeunes de l'ump réélisent Benjamin Lancar à leur tête

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PARIS (Reuters) - Benjamin Lancar a été réélu à la tête des Jeunes populaires à l'issue d'une campagne agitée, a-t-on appris dimanche auprès du...

PARIS (Reuters) - Benjamin Lancar a été réélu à la tête des Jeunes populaires à l'issue d'une campagne agitée, a-t-on appris dimanche auprès du mouvement de jeunesse de l'UMP.

Le président sortant a obtenu 78,2% des voix avec un taux de participation proche de 91% des adhérents.

Si l'UMP dit ne pas douter de son futur candidat à l'élection présidentielle, les jeunes militants du parti majoritaire s'étaient déchirés sur l'identité de celui qui devait présider leur mouvement dans la perspective de 2012.

Les accusations de tricherie ont perturbé la course de Benjamin Lancar à sa réélection à la tête des Jeunes Populaires, mouvement qu'il a médiatisé mais dont les valeurs se sont évaporées, jugeaient ses détracteurs.

Six Jeunes Populaires se sont présentés au scrutin.

Benjamin Lancar, conseiller régional d'Ile-de-France âgé de 24 ans, était favori pour sa propre succession. Les conditions de son élection en 2008, lorsque ses principaux adversaires avaient été, selon eux, poussés au ralliement par le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand, étaient rocambolesques.

Celles de sa réélection ne le sont pas moins.

Les "Jeunes Pop" ont exposé au grand jour leurs différends et l'UMP, à l'inverse de ce qui s'est passé il y a deux ans, n'a pas semblé vouloir organiser la victoire de Benjamin Lancar.

L'air vicié de la campagne a poussé le parti majoritaire à rappeler à l'ordre ses adhérents de moins de 30 ans, qui garnissent automatiquement les rangs des Jeunes Populaires.

Patrice Gélard, de la Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales de l'UMP avait regretté début août que "diverses personnes (...) outrepassent les limites acceptables de la polémique électorale".

TOUS UNIS DERRIÈRE SARKOZY

Les débats entre les six candidats n'étaient pas politiques. Tous disaient soutenir Nicolas Sarkozy pour 2012.

Mais Benjamin Lancar a été accusé de verrouiller le scrutin et des irrégularités ont été dénoncées sur des blogs ou dans les médias par plusieurs adhérents ou candidats, notamment sur le filtrage des candidatures, l'utilisation des ressources du mouvement pour gagner des voix ou de fausses procurations.

"Ce scrutin a été plus transparent que jamais", s'est défendu Benjamin Lancar sur Lemonde.fr.

Les adversaires du président sortant l'accusent de "parisianisme" et d'avoir oublié les valeurs sarkozystes.

"Les jeunes de droite ne se reconnaissent plus dans les Jeunes Pop", a affirmé Mike Borowski, un des candidats malheureux. "Aujourd'hui, pour compter chez les Jeunes Populaires, il faut être HEC, Sciences-Po et Paris 16e".

Le nombre d'adhérents aurait ainsi chuté, selon les détracteurs du président sortant, à environ 16.000, contre 37.000 après l'élection de Nicolas Sarkozy. Selon Benjamin Lancar, il reste à l'UMP 25.000 militants de moins de 30 ans.

Critiqué en interne pour avoir parfois adopté une rhétorique de gauche, ce dernier s'est illustré cette année par quelques déclarations plus représentatives de la "droite décomplexée".

Dans l'affaire Bettencourt-Woerth, il a dénoncé le "trotskiste" Edwy Plenel, fondateur du site internet Mediapart.

Benjamin Lancar a évoqué "l'islamisation" de l'équipe de France de football, "une équipe de racailles, de caïds (...) où il y a eu des tensions ethniques".

Clément Guillou, édité par Yves Clarisse