Législatives partielles à l'UMP, «même pas mal»

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -
Zéro impact, cela pourrait se résumer en une formule : « même pas mal ». Dans la traditionnelle course au coup de fil, Jean-François Copé a dégainé le premier dimanche soir après 20h et a devancé François Fillon en appelant, pour le féliciter, Patrick Devedjian qui a frisé l’élection dès le premier tour dans les Hauts-de-Seine avec ses 49,82%, soit 17 points devant son challenger, le chevènementiste Julien Landfried soutenu par le PS. Les deux appels téléphoniques étaient du même tonneau : « Bravo, Patrick, on est avec toi, on a besoin de toi ». Le patron du Conseil général des Hauts-de-Seine, qui avait réuni les deux clans la semaine dernière à Bourg-la-Reine avec Valérie Pécresse pour Fillon et Christian Jacob pour Copé, se demande s’il va inviter les frères ennemis eux-mêmes avant le deuxième tour. « Cela dépendra de l’issue de leur cinquième rencontre ce lundi », explique son entourage. Un responsable de l’UMP résume la situation ainsi : les électeurs de droite ont envoyé un message, une mise en garde : « pendant que vous vous déchirez à Paris, nous on fait le job sur le terrain ».
La droite qui est en tête dans les deux autres législatives partielles…
Même si l’abstention a été forte, même s’il est difficile de tirer des leçons d’élections partielles qui ne passionnent guère les foules, il y a tout de même des signes qui ne trompent pas. Dans l’Hérault, à Béziers, Dolorès Roqué, la députée socialiste invalidée qui avait gagné de dix voix en juin avec 27% des scrutins seulement, est nettement distancée par l’UMP Elie Aboud, 42%. Et surtout, la Front National France Jamet ne sera pas présente au second tour. Quant à l’élection partielle du Val-de-Marne, elle se jouera à droite, entre l’UDI Henri Plagnol et l’UMP Sylvain Berrios.
En clair, PS et FN ne profitent pas de la guerre à l’UMP.
Nous avons assisté à une élection où l’implantation locale a beaucoup joué. La guerre à l’UMP ne profite pas au PS, qui paye aujourd’hui l’addition de Florange et de six mois difficiles pour le gouvernement. Marine Le Pen, qui revendique un boom des adhésions depuis la crise à l’UMP, n’arrive pas, pour l’instant, à s’imposer comme opposante numéro 1, à la tête d’un FN qui serait le parti du recours à droite. Mais nous ne sommes qu’au début de l’histoire.
Ces partielles vont-elles faire bouger les deux rivaux à la tête de l’UMP ?
Visiblement non, même s’ils dévissent de 18 points dans le dernier baromètre Opinionway. François Fillon explique que les résultats du week-end sont dus à une bonne campagne sur le terrain. Jean-François Copé y voit un signal inespéré, un cadeau de noël avant les fêtes. Son ami Elie Aboud, qui a pourtant gommé le signe UMP, a fait à Béziers une campagne très proche des thèmes copéistes. « La droite décomplexée n’a pas été battue, bien au contraire », expliquait hier soir l’entourage de l’actuel président de l’UMP. La drôle de guerre entre les deux chefs va se poursuivre. Ils vont continuer à discuter à huis clos. Pour Xavier Bertrand, « Copé ne lâchera jamais, lui qui a fait un pari, celui de la lassitude : "la dinde, Noël, et on oublie tout" ».
Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce lundi 10 décembre.