Le Drian annonce son soutien à Macron dans une interview à Ouest France
Ce fut un accouchement difficile: Jean-Yves Le Drian s'apprête à annoncer, dans un entretien à Ouest-France ce jeudi, puis devant les élus du Conseil régional de Bretagne - qu'il préside - son soutien à Emmanuel Macron. En coulisse, le principe du ralliement du ministre de la Défense était acté depuis longtemps. Il ne s'agissait plus que d'une question de calendrier.
Initialement prévu le 18 mars à l'occasion d'un meeting du leader d'En Marche! consacré aux sujets régaliens, le transfert de ce hollandais historique a été retardé sur ordre du président de la République. François Hollande, soucieux de conserver une cohésion gouvernementale le plus tard possible, avait ordonné que ses ministres attendent le 24 mars pour se déclarer en faveur d'un candidat. Comme les secrétaires d'Etat Barbara Pompili et Thierry Braillard, Jean-Yves Le Drian a donc devancé le délai présidentiel.
Une "prise de guerre" de valeur
Toutefois, cette "prise de guerre" est autrement plus significative pour Emmanuel Macron. Le président de la région Bretagne est à la fois l'un des hommes forts de François Hollande (il est à la fois une figure d'autorité et le symbole de l'un des succès du quinquennat: la signature de nombreux contrats d'armement à l'étranger) et, du moins jusqu'à ces dernières semaines, l'un de ses plus proches fidèles. Preuve de la place particulière occupée par le ministre de la Défense dans la galaxie hollandaise, il est la seule exception à la règle du non-cumul d'une fonction gouvernementale et d'un mandat local.
Bien plus proche idéologiquement du social-libéralisme d'Emmanuel Macron que de la gauche "sociétale" de Benoît Hamon, Jean-Yves Le Drian renforce l'ancien ministre de l'Economie sur l'un de ses points faibles: les sujets régaliens et la stature de chef des armées. Du reste, le "menhir" alimentait depuis des semaines le fils spirituel de François Hollande en fiches sur les sujets de Défense.