Le député frondeur Pouria Amirshahi quitte le PS

Pouria Amirshahi est député des Français de l'étranger - Jacques Demarthon - AFP
Le député Pouria Amirshahi a annoncé dans un entretien au Monde ce vendredi qu'il quittait le Parti socialiste. Celui qui a été un des premiers "frondeurs" du PS déclare dans les colonnes du quotidien qu'il abandonne "le monde des partis en général", qualifiés de "rhizomes d’un système institutionnel à bout de souffle".
Entré au PS en 1987, le député de 43 ans considère aujourd'hui que son parti est "sans ressorts, sans idées". "Déchéance de nationalité, état d’urgence, surenchère pénale, droit du travail", Pouria Amirshahi égrène les sujets de déception, mis sur la table par des "néoconservateurs", qui ont alimenté le débat public les dernières semaines.
Déçu par "une succession de renoncements"
"Depuis 2012, la succession de renoncements donne le vertige", regrette-t-il, réprouvant "le choix de gouverner par la peur".
Pouria Amirshahi n'en abandonne pas pour autant son engagement. "Il faut poser aujourd'hui les fondements d'un modèle viable et doux. Défendre des causes communes entre citoyens, défendre les biens communs tant négligés, stopper la destruction des espèces vivantes, encourager de nouvelles formes de propriété sociale d'entreprise", dit cet ancien président du syndicat étudiant Unef.
S'il assure qu'il terminera son mandat de député, Pouria Amirshahi annonce en revanche qu'il ne se présentera pas à de nouvelles élections, et notamment pas en 2017. Il a lancé un "Mouvement commun" en novembre 2015 dont l'objectif est d'associer politiques et société civile.
Le député socialiste du Cher, Yann Galut, a regretté sur Twitter le départ de son "ami". "Nous devons tout faire pour garder le PS à gauche", a commenté le co-fondateur du collectif de parlementaires La Gauche Forte.
A droite aussi le départ du député fait parler. Roger Karoutchi, sénateur (LR) des hauts de Seine y voit la capacité de François Hollande à "casser son parti".