Le baromètre des éditorialistes - Pesticides: "Les abeilles, c’est sacré, mais les agriculteurs, ça vote"
D'après un document de travail interministériel que s'est procuré RMC, le gouvernement envisage des réformes inattendues en matière d'écologie. Il s'agirait de revenir sur l'interdiction des néonicotinoïdes, ces pesticides surnommés les tueurs d'abeilles. Mais aussi d'assouplir la loi française sur l'interdiction de l'épandage aérien des pesticides. Dans ces deux cas, la loi nationale est plus restrictive que la loi européenne. Les éditorialistes de BFMTV analysent cette situation qui pourrait aboutir à un duel entre le ministre de l'agriculture et celui de la transition écologique.

> Laurent Neumann: "On est face à une double promesse de Macron"
"C’est un document de travail interministériel et donc les arbitrages ne sont pas encore rendus. Mais là clairement on est en présence d’une double promesse contradictoire d’Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Première promesse: "je ne veux pas que dans le droit français on aille plus loin que le droit européen, que la norme européenne". Et donc notamment en matière d’épandage aérien on va plus loin que les normes européennes donc on veut revenir dessus. En matière d’interdiction des néonicotinoïdes, les fameux pesticides tueurs d’abeilles, on va aussi plus loin que les normes européennes. L’autre promesse contradictoire c’est qu’Emmanuel Macron a dit que ces fameux néonicotinoïdes seraient définitivement interdits, qu’on ne reviendrait pas sur cette interdiction. Ce qui est intéressant, c’est que dans le cas de ces pesticides tueurs d’abeilles, s’ils ont été interdits il y a un an, c’est justement parce que la fondation de Nicolas Hulot avait lancé une pétition et qu’on a abouti à cette règle-là. Qui va gagner dans cette histoire? Chez Nicolas Hulot on dit que c’est tranché, qu’au fond on ne reviendra pas là-dessus, que c’est une avancée en matière d’écologie. Mais chez le ministre de l’agriculture, on dit que le débat n’est pas tranché. Il n’y a pas que ce sujet-là, Nicolas Hulot nous disait vendredi matin en off 'tous les sujets dont j’ai à m’occuper dans mon ministère sont conflictuels et pire, les arguments des deux camps sont souvent parfaitement recevables'. Eh bien c’est le rôle du ministre, il va falloir trancher."

> Christophe Barbier: "Les abeilles, c'est sacré, mais les agriculteurs, ça vote"