Le baromètre des éditorialistes: les électeurs passent "de la méfiance a la défiance" face à Macron

Le président français Emmanuel Macron lors d'un conseil des ministres, le 3 août 2018 à l'Elysée à Paris. - Michel Euler - pool - AFP
Rentrée ardue pour Emmanuel Macron. Au sortir d'un été marqué par les polémiques de la vaisselle de l'Élysée, celle de la piscine de Brégançon, et surtout par l'affaire Benalla, le gouvernement s'apprête à entamer une deuxième année de réformes. Sous le regard sceptique des citoyens. Car selon un sondage Elabe pour BFMTV paru ce mercredi, plus d'un Français sur deux se dit "déçu" par l'action du chef de l'État.
Ainsi, 54% des personnes interrogées trouvent son action "décevante". 14% se disent satisfaites, et 32% jugent qu'il est trop tôt pour se prononcer. 80% le jugent "autoritaire", et il "inquiète" 60% des sondés. Ils sont par ailleurs 58% à considérer que la politique de l'exécutif "dégrade leur situation personnelle". Autant de chiffres peu encourageants pour le gouvernement.

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"Quand il est arrivé à l’Élysée (...), il y avait une forme de bienveillance. Petit à petit, on est passé de la bienveillance au scepticisme. On est en train subrepticement de passer de la méfiance à la défiance. Et pour une raison extrêmement simple: c’est que les résultats ne sont pas là. Mais ces résultats, il est logique qu’ils ne soient pas là. Qui peut croire sérieusement qu’en votant des lois au mois de mai ou au mois de juin, six mois plus tard tout serait réglé? La difficulté du politique c’est de dire 'donnez-moi un peu de temps, soyez patients'. Et vous savez bien que les électeurs ne peuvent pas être patients: leur situation est compliquée, les fins de mois sont compliquées pour 60% des Français (…) et le pouvoir d’achat me paraît être la question centrale. Il y avait des mesures qui avaient été prises au début de l’année 2018 et qui devaient se voir sur la feuille de paye; dès lors qu’au même moment le prix de l’énergie augmente, le gaz, l’électricité, le fioul, le gazole, les timbres, les péages, le tabac, à partir du moment où toutes ces hausses de prix absorbent les mesures que vous avez prises, les gens ne voient absolument pas d’amélioration sur leur vie quotidienne (…) Pour avoir confiance il faut que les premiers résultats soient là, et mécaniquement ils ne peuvent pas arriver maintenant. Le fait que la croissance soit plus faible qu’attendue rend encore plus difficile l’équation."

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