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Lavrilleux quitte l'UMP: "Je les laisse à leur médiocrité"

Jérôme Lavrilleux n'apprécie visiblement pas l'attitude de certains ténors de l'UMP.

Jérôme Lavrilleux n'apprécie visiblement pas l'attitude de certains ténors de l'UMP. - BFMTV

DOCUMENT BFMTV - Jérôme Lavrilleux revient sur BFMTV sur les raisons qui l'on poussé à annoncer mercredi qu'il se mettait "en congé" de l'UMP, alors qu'une procédure d'exclusion à son encontre est en cours, rue Vaugirard.

L'homme au cœur du scandale Bygmalion n'apprécie visiblement pas l'attitude de certains de ses anciens camarades de l'UMP. "Je pense que certains, à l'UMP, ont une vision de la justice qui est un peu particulière. Ils ne font pas confiance à la justice de leur pays apparemment, puisqu'ils veulent mettre en place des tribunaux d'exception", a-t-il lâché à BFMTV pour justifier son choix de se mettre "en congé" du parti, alors qu'une procédure d'exclusion à son encontre est en cours.

"Certains disent que ce serait pour m'empêcher de parler et d'autres disent que c'est parce que j'aurais trop parlé, donc la vérité doit sans doute être au milieu", poursuit celui qui avait affirmé le 26 mai, en direct sur BFMTV, que la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 avait donné lieu à "un dérapage sur le nombre" de meetings, et reconnu publiquement qu'un système occulte de fausses factures avait été mis en place pour éviter de dépasser le plafond autorisé des frais de campagne, soit environ 22,5 millions d'euros.

"Des petits comptes personnels de politique politicienne"

"Moi, je n'ai pas peur de la justice de mon pays", poursuit l'ancien bras droit de Jean-François Copé. "Comme tout citoyen", Jérôme Lavrilleux a rencontré et rencontrera de nouveau les enquêteurs. Il dit ainsi avoir "confiance" dans le système à charge et décharge français.

"Mais ce que je ne supporte pas, ce sont les personnes qui font de la justice privée, qui montent des procès politiques, qui n'ont rien à faire du fond du sujet, mais qui veulent se faire un petit plaisir en coupant des têtes pour régler des petits comptes personnels de politique politicienne, donc ça, je les laisse à leur médiocrité", poursuit-il sans citer de nom.

François Fillon a, lui, évoqué jeudi matin "un personnage qui, en direct à la télévision, a expliqué qu'il avait fait des fausses factures. Voilà, c'est très simple et dans la vie d'un parti politique, quand quelqu'un se place hors-la-loi de cette façon, il doit être exclu et donc il sera exclu, et les mots qu'il emploie n'y changeront rien". Soutien de François Fillon, l'ancien ministre Gérard Longuet s'est montré plus virulent. "Lavrilleux, c'est la médaille d'or du cynisme et de la désinvolture", a-t-il déclaré sur Europe 1.

K. L. avec Yann-Antony Noghès