La place du chef de l'Etat est-elle à un dîner du CAC 40 ?

François Hollande est ce mardi soir l'invité de l'Association française des entreprises privées (Afep), qui regroupe la quasi-totalité du CAC 40. Le président de la République manifeste ainsi un geste en direction des chefs d'entreprises. « Un mauvais signal », selon certains.

Ce mardi soir, François Hollande est l'invité de l'Association française des entreprises privées (Afep), qui regroupe la quasi-totalité du CAC 40 et des grandes entreprises françaises. L'Afep avait appelé fin octobre le gouvernement à une baisse drastique des cotisations sociales, suscitant de nombreuses réactions de protestation à gauche, peu avant que le gouvernement ne présente, début novembre, ses mesures en faveur de la compétitivité. En se rendant à ce dîner, François Hollande manifeste un geste en direction des chefs d'entreprises. Un geste qui fait débat.

« Il doit pouvoir dialoguer avec ces patrons »

La place du président de la République est-elle à un dîner des patrons du CAC 40 ? « Oui », répond sans hésiter le député PS du Gers, Philippe Martin, également porte-parole du groupe PS à l'Assemblée nationale, « il doit pouvoir dialoguer avec ces patrons. Ce sont des gens qui peuvent intervenir pour préserver ou accroître l’emploi. Je ne vois pas en quoi il serait choquant que le chef de l’Etat parle avec des gens qui ont un rôle important à jouer dans l’économie d’aujourd’hui et de demain ».

« Il devrait plutôt engager un rapport de force »

De son coté, Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de Gauche, estime que « c’est un mauvais signal. Le président de la République devrait être à l’écoute de tous ces salariés et plutôt que de caresser systématiquement dans le sens du poil les patrons, il devrait plutôt engager un rapport de force avec eux, leur faire clairement comprendre que la politique qu’il mène n’est pas là pour satisfaire les besoins de l’Afep, ces patrons du CAC 40 qui ont le plus bénéficié de la crise et en sont même parfois responsables ».

J.V. avec Claire Andrieux