"Une cabale médiatique": Manuel Bompard défend Sophia Chikirou mise en cause pour ses méthodes

Que fera Manuel Bompard ce jeudi soir? Le coordinateur de La France insoumise regardera-t-il le reportage de l'émission Complément d'enquête sur France 2 qui met en lumière les méthodes de gestion contestées de Sophia Chikirou, députée LFI de Paris, et, comme lui, très proche de Jean-Luc Mélenchon?
"Non, il y a le match de l'Olympique de Marseille, je pense que ce sera plus intéressant", esquive d'abord le parlementaire des Bouches-du-Rhône, alors même qu'il est tout à fait possible de suivre ces deux événements, l'un se déroulant à 18h45 et l'autre à 23h.
"Complètement faux"
La réponse traduit le malaise des insoumis, qui pourraient de nouveau se retrouver au cœur d'une tempête, après l'affaire Quatennens. La pression s'accentue autour de Sophia Chikirou. Et pas seulement au sujet des méthodes de l'élue de 44 ans, qui aurait notamment qualifié des journalistes de la webtélé Le Média, dont elle a été la présidente, de "tafioles de merde", selon un extrait de Complément d'enquête.
L'ex-directrice de la communication de Jean-Luc Mélenchon est également au cœur d'une enquête sur les comptes de campagne du leader insoumis de 2017. La justice soupçonne Mediascop, sa société de conseil en communication, d'avoir surfacturé certaines prestations lors de cette échéance élyséenne.
Selon Le Monde, Sophia Chikirou devrait être prochainement entendue par un juge en vue d'une mise en examen pour "escroquerie aggravée". Toujours d'après le journal, elle se serait versé la quasi-totalité des bénéfices de la campagne de 2017 en prime et dividende.
"C'est complètement faux", rétorque Manuel Bompard sur Public Sénat. L'insoumis défend la "transparence" de sa collègue et en veut pour preuve le dépôt de sa déclaration auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, dans laquelle "ses revenus et rémunérations sont présents".
"Amusez-vous bien"
"Le journal Le Monde aurait pu faire son travail avant d’écrire des fausses informations" accuse-t-il, avant d'avancer que "Sophia Chikirou a touché entre 4 000 et 4 500 euros par mois pendant la campagne présidentielle" de 2017. "On a subi, il y a 5 ans, douze perquisitions. Depuis, il n’y a rien de nouveau", insiste Manuel Bompard.
Lequel ne voit rien à reprocher, par ailleurs, au comportement de la députée de Paris. "Moi, je ne conteste pas son rôle et ses pratiques. Ça a été un maillon très important des campagnes présidentielles", dit-il. Pour lui, Sophia Chikirou subirait du "sexisme" à l'image d'autres personnalités, comme "Mathilde Panot" ou "Rachel Keke", qui "ont un caractère, une influence assez importante à LFI".
Jugeant ensuite que sa formation est victime d'une "volonté de nuire", le coordinateur du mouvement dénonce une "cabale médiatique organisée avec des articles qui sortent tous en même temps". Et de conclure par une provocation: "Amusez-vous bien, faites-vous plaisir dans cette cabale, nous, en tout cas, on continue de s'occuper des problèmes du pays".