"Un côté pistolet à eau": Bompard indique que LFI votera la motion de censure "assez artificielle" du PS

Manuel Bompard, coordinateur de LFI, sur BFMTV-RMC le 17 février 2025 - BFMTV
Oui, mais... Certes La France insoumise votera la motion de censure spontanée du Parti socialiste, qui devrait être déposée cette semaine à l'Assemblée nationale. Pour autant, le mouvement, dont le coordinateur Manuel Bompard est invité de BFMTV-RMC ce lundi 17 février, dénonce le "côté pistolet à l'eau" de la disposition des socialistes, avec lesquels le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a acté la rupture ce week-end.
"Le Parti socialiste a refusé a cinq reprises consécutives depuis le début du mois de janvier de censurer le gouvernement de François Bayrou", souligne en ce sens Manuel Bompard. "Évidemment que cette motion de censure à un caractère assez artificiel", mais "à chaque fois qu'il y a une opportunité de renverser ce gouvernement qui fait une mauvaise politique, je vote en faveur de (la) motion de censure", ajoute-t-il.
Depuis les débuts de François Bayrou à Matignon, le PS - sauf quelques députés de son groupe - n'a pas voté les motions de censure, que ce soit celle déposée à l'issue de la déclaration de politique générale du Premier ministre ou celles sur ses projets de budget, en réaction à l'emploi du 49.3.
Mélenchon minimise lui aussi cette motion
La formation présidée par Olivier Faure défend la nécessité pour la France de se doter d'un budget, tout en martelant son statut d'opposition en s'appuyant sur cette motion de censure spontanée que le groupe souhaite déposer en réaction aux déclarations de François Bayrou sur un "sentiment de submersion" migratoire.
Comme Manuel Bompard, Jean-Luc Mélenchon a minimisée la portée de cette initiative ce week-end à l'occasion d'une interview dans La Tribune Dimanche.
"Le PS a déjà dit qu'il la retirerait si jamais il y avait une menace que le gouvernement tombe", a souligné l'insoumis en référence aux propos de son vieil adversaire François Hollande, qui a appelé son camp sur BFMTV à prendre ses "responsabilités" si l'extrême droite venait à joindre ses voix à la censure. "Le ridicule peut tuer", avait ensuite répondu le lendemain le Premier secrétaire du PS, parlant d'une "position absurde".
Dans tous les cas, le parti au poing et à la rose ne devrait pas se retrouver dans cette situation. Jean-Philippe Tanguy et Thomas Ménagé, deux cadres du Rassemblement national, ont indiqué qu'ils ne voteraient pas la censure.
"Fidélité" aux électeurs
Si Manuel Bompard se défend de vouloir "régler des comptes" avec PS sur BFMTV-RMC, la sortie de Jean-Luc Mélenchon indique le contraire. "Ce ne sont plus nos alliés", a acté le triple candidat à la présidentielle, après des mois de tensions et de différends stratégiques entre les deux camps, accusant les socialistes d'avoir cherché à "profiter" des insoumis.
Une question de perspective pour Manuel Bompard: "Ce n’est pas régler les comptes. C’est dire les choses de manière assez franche et assez directe", juge ce très proche du tribun insoumis, justifiant sa position - comme le fait le mouvement depuis des semaines - par la "fidélité, la parole donnée aux électrices et aux électeurs."
"Je crois au fait que quand vous avez été élus sur l’idée que vous voulez constituer une alternative au macronisme (...) vous ne laissez pas passer un budget macroniste, qui va se traduire par des coupes historiques et le budget le plus austéritaire de ces 25 dernières années", tacle-t-il.