INFO BFMTV. Lula va rencontrer Jean-Luc Mélenchon en marge de sa visite d'État en France

Jean-Luc Mélenchon et Lula, le 17 novembre 2021 à Paris - Christophe ARCHAMBAULT / AFP
En marge de sa visite d'État en France, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva va rencontrer de nouveau le leader de LFI Jean Luc Mélenchon ce vendredi 6 juin dans l'après-midi à Paris, a appris BFMTV, pour aborder les grands enjeux internationaux.
Les deux hommes se connaissent bien et se rencontrent régulièrement. La dernière fois remonte à 2023, quand Lula était venu participer au sommet "pour un nouveau pacte financier" à Paris. Lors du premier tour de la présidentielle en 2022, le leader insoumis avait reçu le soutien du Brésilien.
De son côté, Jean-Luc Mélenchon était venu lui rendre visite au Brésil en 2019 quand Lula était en prison.
Le président brésilien, puissante voix des pays du "Sud global", a entamé jeudi une visite d'État en France au cours de laquelle ont été abordées les crises internationales ainsi que l'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur, auquel Paris est fermement opposé.
Lula a été accueilli avec une cérémonie aux Invalides, avant un déjeuner de travail à l'Élysée avec le président français Emmanuel Macron, suivi d'un dîner d'État dans la soirée.
Lors d'une conférence de presse conjointe, le Brésilien a exhorté son homologue français à "conclure" l'accord de libre échange entre le Mercosur et l'Union européenne, dans une ambiance légèrement tendue.
Vif échange sur le Mercosur
"Mon cher Macron, ouvrez un petit peu votre coeur pour cette possibilité de conclure cet accord avec notre cher Mercosur. Cet accord, ce serait la meilleure réponse que nos régions puissent apporter face au contexte incertain créé par le retour de l'unilatéralisme et du protectionnisme tarifaire", a lancé le président brésilien.
"Je vais assumer la présidence du Mercosur (...) pendant un mandat de six mois. Et je voudrais vous dire une chose: je ne vais pas laisser la présidence de Mercosur sans un accord avec l'Union européenne", a-t-il affirmé, avant de se dire "optimiste" sur une issue positive.
Cet accord avec l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay doit permettre à l'UE d'exporter notamment plus de voitures, de machines et de spiritueux, en échange de l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains. Paris s'oppose à cet accord dans sa forme actuelle, contrairement à d'autres pays européens comme l'Allemagne ou l'Espagne.
"Cet accord, dans le moment stratégique que nous vivons, il est bon pour beaucoup de secteurs, mais il fait porter un risque pour l'agriculture des pays européens", a répondu Emmanuel Macron.
"On a interdit à nos agriculteurs d'utiliser des composants, on leur a demandé de changer leurs pratiques et c'est une bonne chose. (...) Mais les pays du Mercosur ne sont pas du tout au même niveau réglementaire. Donc il y a très clairement une différence majeure qui n'est pas une différence de compétitivité, de spécialité mais de normes", a-t-il expliqué, réclamant "des clauses de sauvegarde et des clauses miroir" dans l'accord.