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Politique

L’UMP fait dans la Grande Muette

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -

Après quinze jours de directs et de déclarations dans les médias, c’est nouveau, Jean-François Copé et François Fillon sont entrés dans la clandestinité.

« Nous avons été confrontés au loft politique pendant quinze jours, avec des directs partout dans les médias », expliquait mardi soir un proche du président contesté de l’UMP. « A peine l’un avait terminé sa phrase que l’autre était sollicité pour une réaction immédiate, c’est ce qui a pourri le débat, désormais, les deux ne communiquent plus ». Voilà, pour ce constat partagé dans les deux camps… Les deux rivaux ont décidé de se mettre en mode silence depuis lundi. Et ils s’y tiennent. Les duellistes se voient en tête-à-tête, ils ne disent rien ou presque à leurs entourages respectifs. Ils vont se revoir pour la 4ème fois aujourd’hui. Grosso modo, ceux qui parlent à la presse ne savent pas. Et ceux ne parlent pas à la presse savent.

Mais que peuvent-ils bien se dire pendant des heures, après s’être autant détestés ?

Ça coince toujours sur la date d’un éventuel nouveau vote, peut-être évoquent-ils l’avenir du parti, peut-être consultent-ils leurs mails et leur compte Twitter chacun dans son coin, pour tuer le temps. Toujours est-il que les choses ne semblent pas vraiment avancer, sinon une fumée blanche serait déjà sortie de l’Assemblée nationale. Un copéiste du premier cercle soupçonne François Fillon d’avoir pris goût à sa nouvelle casquette de président du R-UMP, le groupe rassemblement UMP taillé sur mesure pour lui à l’Assemblée. Un secrétaire général a même été embauché. Stéphane Juvigny, ancien collaborateur de François Baroin à Bercy. Ce sera difficile pour Fillon de revenir en arrière.
Une filloniste explique au contraire que Copé ne fait que gagner du temps. Sa proposition de nouveau vote en 2014 est intenable, parce qu’il y aura les municipales, les européennes, les sénatoriales, les primaires pour les régionales de l’année suivante. François Fillon est totalement déterminé, il ne lâchera pas l’affaire tant que son honneur ne sera pas lavé.

Et pendant ce temps, les non-alignés reprennent le flambeau ?

Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Lemaire, mais aussi Bernard Accoyer, David Douillet, Eric Woerth, Benoist Apparu, Bernard Debré ou Patrick Balkany – ils sont 43 parlementaires – cosignent une tribune dans le Figaro ce matin, intitulée « bâtir notre avenir sur un socle démocratique solide », tribune en faveur d’une nouvelle élection interne, le plus rapidement possible, dont l’organisation et le contrôle serait définis dans les trois mois. Tous réclament aussi la dissolution du groupe RUMP.
Initiative moquée par l’entourage de Jean-François Copé, qui estime que les non-alignés jettent de l’huile sur le feu, au moment où tout le monde s’apaise. « Comme par hasard, ils remettent une pièce dans le jukebox », réflexion entendue hier du côté du siège de l’UMP.
Toujours est-il que ces personnalités dont certaines sont devenues « ni Copé ni Fillon » en ont tout simplement assez. « Je vais me prendre mon brevet de psychanalyste », me confiait lundi soir Bruno Le Maire, qui réclame un vrai débat démocratique et qui rêve de reprendre son boulot d’opposant au gouvernement. Ce n’est pas pour tout de suite…

On sait enfin de qui il s’agit ?

Un nom a fini par sortir du chapeau. Bernard Serin, un Français de 62 ans, ancien d’Usinor, patron de CMI, un groupe belge spécialisé dans la sidérurgie, et accessoirement président du FC Metz. L’Elysée ne voulait pas communiquer à son sujet lundi, pour éviter la moindre polémique. Il suffit de pas grand-chose pour que le Florange de Hollande finisse comme le Gandrange de Sarkozy. Le dossier ArcelorMittal est encore dans la filière chaude.

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce mercredi 5 décembre.

Jean-François Achilli