L'intervention en Syrie divise les politiques français

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La France doit-elle intervenir militairement en Syrie? Pour François Hollande, cela ne fait pas de doute. Devant la conférence des ambassadeurs, le président de la République a indiqué que "La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents". Mais les responsables politiques feront-ils bloc derrière le chef de l'Etat? Pas sûr...
Copé a trouvé Hollande "juste sur le fond et la forme"
"J'ai écouté avec beaucoup d'attention l'analyse qu'a faite le président Hollande. (...) Je l'ai trouvé juste sur la forme comme sur le fond", a indiqué Jean-François Copé, ce mercredi matin, sur Europe 1. Mais il demande que le chef de l'Etat rencontre les chefs de partis et les responsables des groupes parlementaires pour aborder ce dossier. Enfin, il a appelé François Hollande à "être prudent" concernant les moyens à mettre en oeuvre.
Autre soutien évident pour Hollande, le PS qui, par la voix de son porte-parole David Assouline, a indiqué qu'il soutenait "tous les efforts pour que la réaction soit à la hauteur de la ligne rouge qui a été franchie", précisant néanmoins qu'il fallait attendre "sur les faits soient officiellement établis par l'inspection de l'ONU" sur l'utilisation d'armes chimiques. Une analyse également affichée par Jean-Christophe Cambadélis qui a déclaré: "nous attendrons que l'essentiel des enquêtes soit fait pour punir le régime".
Mélenchon, Dupont-Aignan et le FN s'opposent à une intervention
Si Jean-Luc Mélenchon a jugé ce mardi sur BFMTV qu'intervenir en Syrie "serait une erreur gigantesque", il a surtout pointé du doigt les Etats-Unis, accusés de trouver dans ce dossier un "prétexte" pour imposer leur point de vue.
Idée que défend également le FN. Florian Philippot, vice-président du parti, a dénoncé mardi une "diplomatie de cowboys". "On ne peut pas décider une intervention militaire sur une image alors qu'on ne sait rien", a-t-il affirmé indiquant qu'il ne voulait "pas être complice" d'une intervention qui viserait à "aider des rebelles dominés par les islamistes radicaux".
Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a, quant à lui, dénoncé "la France couchée qui aura une responsabilité dans le chaos au Moyen-Orient".
Le Modem prudent
"Au point où nous en sommes dans l'affaire syrienne (...) je voudrais lancer un appel pressant à la prudence", a indiqué ce mardi François Bayrou au micro de RMC. Le président du Modem a enjoint le chef de l'Etat à "attendre des preuves certaines" avant d'engager toute intervention militairen se méfiant des "manipulations". Il a également mis en garde contre les "conséquences à long terme" d'une intervention armée.