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L'Assemblée nationale adopte largement le projet de loi pour "refonder" Mayotte

L'assemblée nationale. Image d'illustration.

L'assemblée nationale. Image d'illustration. - Thibaud MORITZ © 2019 AFP

Les députés ont adopté le projet de loi-programme du gouvernement pour refonder Mayotte, ce mardi 1er juillet.

Plus de six mois après Chido, l'Assemblée nationale a adopté largement, mardi 1er juillet, le projet de loi-programme du gouvernement pour "refonder" Mayotte, le département le plus pauvre de France confronté avant même le passage ravageur du cyclone à d'immenses défis.

La chambre basse a voté le texte à 367 voix pour et 109 voix contre. Déjà adopté en mai par le Sénat, le texte doit désormais faire l'objet d'un compromis entre sénateurs et députés la semaine prochaine en commission mixte paritaire (CMP), avec une probable adoption définitive dans la foulée.

Un texte rejetté par la gauche

Avant même le vote dans l'hémicycle, le gouvernemant vantait un texte d'une "ambition politique sans précédent", pour "concrétiser la promesse républicaine" à Mayotte, où les inégalités avec l'Hexagone restent abyssales.

Adopté a une large marjorité, ce texte n'a toutefois pas fait l'unanimité puisque la gauche a en majorité voté contre, où s'est abstenu. Avant le vote à l'Assemblée, le députée écologique Dominique Voynet dénonçait "l'obsession anti-immigrés" du texte.

Un projet adopté avec les voix du RN

Le gouvernement a cependant pu compter sur les voix du Rassemblement national. Avant le passage au vote, Yoann Gillet, député RN se félicitait d'avoir transformé un texte initialement "trop timide" même s'il ne comble pas tout.

Le groupe de Marine Le Pen a en effet engrangé une série de victoires, grâce à la très faible mobilisation de députés sur les autres bancs de l'hémicycle. À tel point qu'au cours des débats, Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, a dénoncé l'absence du "socle commun" qui a permis à des mesures "scandaleuses" et "totalement inconstitutionnelles" d'être adoptées.

Le texte adopté prévoit une série de mesures de lutte contre l'immigration, et permet par exemple le placement en rétention de mineurs accompagnant un majeur faisant l'objet d'une mesure d'éloignement.

La députée de Mayotte, Estelle Youssouffa, salue quant à elle une "victoire" introduite par les députés lors de l'examen: la suppression d'ici 2030 du visa territorialisé, qui empêche un détenteur d'un titre de séjour mahorais de venir dans l'Hexagone.

P.L. avec AFP