Jean-Marie Le Pen: “Il n’y a pas d’antisémitisme en France qui justifie une mobilisation de l’opinion”

Journal de bord de Jean-Marie Le Pen n°537 - Capture écran Youtube
Jean-Marie Le Pen n’est pas d’accord avec les chiffres. Avec celui de 20.000 d’abord. Il s’agit ici du nombre de personnes qui ont défilé contre l’antisémitisme à Paris mardi soir, selon un décompte communiqué par le Parti socialiste, à l'initiative du rassemblement. Le Menhir estime qu’ils étaient “tout au plus 10.000”, et regrette qu’il n’y ait pas eu de décompte “officiel”, réalisé par la police. Le co-fondateur du Front national rajoute: "il n’y a pas d’antisémitisme en France qui justifie une mobilisation de l’opinion”.
Il conteste également la hausse du nombre d’actes antisémites recensés sur l’année 2018, (+74%), un chiffre communiqué la semaine dernière par le ministère de l’Intérieur. “74%... par rapport à quoi?”, demande Jean-Marie Le Pen, qui réclame aussi “la liste”, précise de tous les actes antisémites commis l’année passée.
“Il nous faudrait la liste de manière à ce qu’on puisse faire la différence entre un graffiti, un meurtre ou un croche-pied à l’école”, dit-il, depuis son bureau de Montretout.
Sur l’année 2018, le ministère de l'Intérieur compte 541 actions à caractère antisémite. Parmi elles, 81 concernent des violences, des tentatives d’homicide et un homicide - celui de Mireille Knoll, le 23 mars - tandis que 102 concernent des atteintes aux biens.
Insultes à l'encontre de Finkielkraut: "un incident de rue"
“Ce qui est vrai”, selon Jean-Marie Le Pen, c’est que “l’islamisme radical”, a ramené le débat “israélo-arabe en France”. Pour lui, il s’agit donc plus souvent d’antisionisme que d’antisémitisme”. Mercredi soir, au dîner annuel du Conseil représentatif des Institutions Juives de France (Crif), le président de la République a d'ailleurs annoncé que la France allait adopter la définition de l’antisémitisme établie par “l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste" (IHRA), afin d’y intégrer la notion d’antisionisme.
Dans cette vidéo longue de 11 minutes, Jean-Marie Le Pen revient aussi sur l’altercation qui a opposé "un converti un peu excité" au philosophe Alain Finkielkraut. À ses yeux, ce n'est rien d’autre qu’un “incident de rue”.
La profanation d'un cimetière "une bonne opération de com’"
Il note également “qu’un cimetière a été vandalisé”, en référence au cimetière juif profané en début de semaine à Quatzenheim, en Alsace.
“C’est fait par des professionnels, les croix gammées n’ont aucune bavure”, analyse Jean-Marie Le Pen, sans jamais dénoncer les faits.
“Si la France était antisémite, il y aurait eu 300 ou 400 ou même 1000 cimetières vandalisés”, assure alors le député européen. “La profanation, comme par hasard, a lieu la veille de la manifestation… C’est une bonne opération de com’", dit-il.
Jean-Marie Le Pen conclut ce passage de sa vidéo en déplorant de n’être “jamais invité au dîner du Crif”.