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Impôts, déficits: c’est chômage et dessert pour le gouvernement

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -

François Hollande va-t-il augmenter les impôts, alors qu’il a promis le contraire ? Il va falloir trouver 6 milliards d’euros de recettes supplémentaires en 2014, a annoncé Jérôme Cahuzac hier matin. Le ministre du budget prépare l’opinion ?

Cavalier seul, ou presque. « Il n’avait ni le soutien de l’Elysée, ni celui de Matignon », a confié hier soir un proche du président. Jérôme Cahuzac n’était pas en service commandé. Le ministre du budget se serait donc exprimé tout seul. « Il ne faut pas asséner un tel chiffre, en début de semaine, alors que ce n’est pas tranché. Cela ne s’est pas fait avec l’aval de l’exécutif », a précisé un conseiller qui n’a pas souhaité être cité.
Dans une vie normale, le chiffre-massue bombardé par Jérôme Cahuzac s’appellerait un couac gouvernemental, au même titre que les vacances d’été de François Peillon la veille. Parce que cette annonce tombe mal au moment où François Hollande doit arbitrer de nouvelles rentrées fiscales, lui qui avait promis la stabilité en matière d’impôts. L’annonce de Jérôme Cahuzac, qui aurait dû faire du bruit, a été reléguée au deuxième plan après la diffusion sur le Net de la vidéo des otages détenus au Nigéria, qui a choqué les Français.

Jérôme Cahuzac a-t-il eu raison de déballer la vérité sur les chiffres ?

« Il est dans son rôle, c’est son boulot de le dire », m’a confié lundi soir Claude Bartolone. Pour le président de l’Assemblée Nationale, « le rapport de la cour des comptes n’est pas fait pour des chiens » et ne dit pas autre chose : il va falloir tailler dans la dépense publique, et cibler les niches fiscales. Mais « attention à ne pas étouffer la croissance par des hausses générales d’impôt », prévient Claude Bartolone, dans Les Echos ce mardi matin. Harlem Désir le patron du PS tient le même discours. Ce n’est plus l’aile gauche mais l’ensemble du PS qui met en garde le gouvernement.

Quelles sont les pistes sur la table ?

Elles sont connues. L’alignement progressif du diésel sur le sans plomb. Des hausses de TVA ciblées. Une taxe d’habitation indexée sur les revenus. Un retour sous une forme édulcorée de la super taxe à 75%. Et pourquoi pas la suppression de la demi-part des étudiants. C’est un festival. François Hollande doit arbitrer et vite, pour convaincre Bruxelles d’accepter de reporter d’un an le retour aux 30%. Il faut également financer les 20 milliards de crédit d’impôts aux entreprises, mis en orbite demain.

François Hollande est pris en tenaille ?

Oui, entre la nécessité de remplir des caisses vides, avec une croissance zéro, et sa promesse de ne pas augmenter les impôts, ce qu’il va pourtant devoir faire, de manière détournée, et dans l’attente ce soir des chiffres du chômage de janvier, encore et toujours à la hausse. La sortie de Jérôme Cahuzac aura eu le mérite de préparer les esprits. Au scénario du pire.

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de mardi 26 février.

Jean-François Achilli|||

Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV

Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, puis le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.

>> Suivez-le sur Twitter @jfachilli et sur son blog.

Jean-François Achilli