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Politique

Hollande : opération séduction aux Emirats Arabes Unis

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François Hollande s'est rendu ce mardi en visite officielle aux Émirats Arabes Unis, dans le Golfe persique. Il était accompagné d'une quinzaine de patrons du CAC 40 et a annoncé la création prochain d'un fonds d'investissement commun aux deux États.

Il n’y a pas que le Qatar dans la vie, il y a aussi les Emirats Arabes Unis (E.A.U). François Hollande l’a bien compris et a profité de sa visite officielle ce mardi à Abou Dabi et Dubaï pour séduire cet Etat du Golfe persique, l’un des plus importants producteurs et exportateurs de pétrole. Le chef de l'Etat était d’ailleurs accompagné de représentants des grandes entreprises du CAC 40 : Total, Air Liquide, Areva, EDF, Veolia environnement, Club Med, Accord, SNCF, Axa, Alstom, RATP, Arianespace... François Hollande a annoncé en conférence de presse que les deux Etats avaient lancé un projet de fonds commun pour financer un certain nombre d’investissements innovants. Le chef de l’Etat français n’en a pas précisé le montant, les modalités « restant à définir ». « L’idée ce n’est pas seulement de rassembler des capitaux, c’est de définir des domaines sur lesquels la France et les Emirats pourraient avoir des intérêts communs : les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, la ville de demain », a expliqué François Hollande.

Énergie, défense, luxe…

Un peu plus tôt, une rencontre entre des chefs d’entreprises des deux Etats a été organisée. Il faut dire que les E.A.U sont un important investisseur en France (près de 4 milliards en 2011), et plus de 500 entreprises françaises sont implantées là-bas. Ces entreprises sont installées dans des secteurs clés, comme l’explique Jean-Michel Morinière, secrétaire de la chambre de commerce française à Abou Dabi : « Il y a les secteurs traditionnels comme l'énergie, notamment avec Total qui y est implanté depuis longtemps et qui bénéficie de concessions qui vont venir en renouvellement l'année prochaine. Il y a le secteur de la défense avec l’éventuelle fourniture du Rafale et de missiles. L'un des enjeux de la visite de François Hollande c'est aussi l'aéronautique d'affaires et civile, avec les ventes d'Airbus. Et puis il y a le secteur du luxe qui est relativement important. La France doit maintenir sa position parce que les Emirats sont un des rares pays qui a toujours une forte croissance ».

« Abou Dabi peut placer beaucoup d'argent »

Car si les relations entre la France et les Emirats sont anciennes, elles doivent plus que jamais être pérennisées. La France ne peut en effet pas se priver, dans le contexte actuel, d’un allié aussi riche. Jean-Pierre Favennec, économiste à l’Institut français du pétrole, rappelle sur RMC qu’Abou Dabi « dispose d'un fonds souverain, c'est à dire d'une accumulation d'argent dans des fonds qui sont à la disposition de l'Etat et qui sont très importants. Nous sommes en crise, il est important de ne négliger aucune source d'investissement venant de l'extérieur. Les E.A.U font partie de ces sources potentielles d'investissement. On nous parle actuellement beaucoup des investissements du Qatar, mais Abou Dabi est un peu dans cette situation et peut placer beaucoup d'argent. C'est important pour la France de garder d'excellentes relations avec ce pays qui est un allié de longue date ».
Quand on sait qu’Abou Dabi dispose d'une réserve d'argent de 627 milliards de dollars, on comprend mieux l’importance de garder de bonnes relations avec cet émirat.

Philippe Gril avec Stéphanie Collié