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Politique

Hollande et le Mali, jusqu’où ?

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -

Le pouvoir a basculé dans la guerre. La poursuite des opérations militaires au Mali est devenue la préoccupation première de François Hollande.

La guerre avant tout le reste : c’est un peu comme si la vie politique nationale avait été mise entre parenthèses. Le chef de l’Etat, avant de décoller lundi soir pour son voyage de 24h aux Emirats, a appelé son ministre de la Défense pour un ultime point sur les opérations militaires. Jean-Yves le Drian lui a annoncé des frappes aériennes à Douentza, à l’Est. François Hollande s’est dit satisfait et a souhaité garder ce niveau élevé de l’engagement français. « Il faut intensifier les frappes pour faire comprendre aux terroristes qu’on ne se laissera pas faire », a conclu le président.

Il faut dire que les nouvelles en provenance du terrain ont été parfois contradictoires.

Notamment quand vingt-cinq pickups des combattants d’Aqmi ont saisi la localité de Diabali au centre ouest, mettant en déroute des troupes maliennes, à pied, armées de simples fusils, qui ont filé en à peine 45 mn, ce qui donne une idée de la déliquescence de l’armée régulière que la future coalition est appelée à former. Pendant ce temps, de 600 à 700 soldats français se sont déployés à Bamako et en direction du nord, en attendant les contingents africains. Les effectifs tricolores devraient rapidement s’élever à 2500 hommes. Cette affaire est partie pour durer.

Avec déjà des difficultés d’ordre matériel qui se font déjà sentir ?

Ça commence : pas assez de moyens en matière de transport aérien et de ravitaillement en vol, les appareils français dépendent des Américains. Il n’y a également pas assez de drones, l’arme fatale dans ce type de conflit, qui permet d’épargner nos soldats. « Nous sommes très efficaces sur le renseignement, mais trop faibles sur la logistique », reconnait une source proche du ministère de l’Intérieur, qui ajoute : « Les précédents gouvernements n’ont pas fait les bons choix, cela va soutenir notre livre blanc sur la défense prévu pour fin février ».

L’Elysée redoute que la guerre s’enlise ? Et que l’opinion bascule rapidement ?

La guerre des images a débuté. « Nous savions que les combattants islamistes Shebab mettraient en ligne sur leur compte Twitter la photo du soldat français tué lors de l’opération somalienne » a reconnu l’entourage de Jean-Yves Le Drian, qui a remercié les médias d’avoir renoncé à montrer le cliché.
Jean-Marc Ayrault, qui a informé les responsables parlementaires de la situation lundi soir à Matignon, s’exprime devant les députés socialistes ce mardi. Un groupe PS, soit dit en passant, uni sur le Mali mais divisé au sujet de l’accord sur le marché du travail. Le débat parlementaire sur la guerre aura lieu mercredi. Le soutien de la classe politique est quasi-unanime. L’exécutif veut préparer les esprits au pire, avec les risques d’enlisement, et d’éventuels drames, dans les jours qui viennent. La guerre des nerfs ne fait que commencer.

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce mardi 15 janvier

Jean-François Achilli