Hollande contre le reste du monde

Depuis les aveux de Jérôme Cahuzac sur l’existence de son compte en Suisse, le gouvernement est dans l’étau, cerné de la droite à l’extrême gauche, une situation intenable.

C’est un peu François Hollande contre le reste du monde ! Quand le président a lu la lettre de Jérôme Cahuzac, mardi, en fin d’après-midi, il a compris que la machine allait démarrer très fort, a expliqué l’un de ses collaborateurs. Le chef de l’Etat a aussitôt distribué les rôles pour tenter d’éteindre le feu: au Premier ministre le 20h sur France 2 le soir même. Et à lui, François Hollande, le message solennel enregistré qui a été diffusé hier à la mi-journée juste avant son départ pour le Maroc…

Ça n’a pas empêché la classe politique toute entière, à l’exception du PS bien sûr, de donner l’assaut…

- « Etait-il au courant ? », question sur toutes les lèvres hier, posée par Jean-François Copé, le patron de l’UMP qui a réclamé un remaniement de grande ampleur.
- Marine le Pen a exigé la démission du gouvernement et la dissolution de l'Assemblée nationale.
- François Bayrou a lancé sa pétition moralisation.fr
- Et le Front de gauche François Delapierre a cogné sur le thème "Cahuzac était protégé".

Le feu à l’assemblée s’est concentré sur Pierre Moscovici…

Le ministre de l’Economie a bataillé dur lors des questions au gouvernement, et a nié avoir couvert son ministre délégué au Budget. L'Elysée hier soir a démenti avoir reçu fin décembre - comme l'affirme Le Point - une note blanche confirmant les informations de Médiapart.

La communication de l’exécutif a-t-elle réussi à éteindre l’incendie ?

Bien évidemment, non ! Certains au sommet du pouvoir se demandent à quoi a servi la déclaration de François Hollande, diffusée à 13h, et aussitôt effacée par la bataille qui a suivi dans l’hémicycle à l’Assemblée…

Un mot est dans tous les esprits ce matin : remaniement.

Certains parlementaires socialistes commencent à évoquer l’idée d’un gouvernement de combat, avec moitié moins de ministres, dix-huit au maximum. Mais l’Elysée n’en veut pas. Selon un proche de François Hollande, ce serait la pire des solutions, qui enverrait le message que les ministres étaient tous des Cahuzac en puissance.

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce jeudi 4 Avril.

Jean-François Achilli|||

Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV

Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, puis le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.

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Jean-François Achilli