Guaino : « La situation n’est pas politiquement tenable »

Ce mardi sur RMC et BFMTV, Henri Guaino s’est réjoui que Copé et Fillon « se parlent enfin », tout en estimant que l'UMP ne pouvait avoir à sa tête « un président contesté ». L’ancien conseiller spécial de Sarkozy a aussi qualifié de « faute morale » la création d'un groupe parlementaire dissident.

Le député UMP des Yvelines, Henri Guaino, invité ce mardi matin sur RMC et BFMTV, a fait savoir son soulagement concernant les discussions qui se tiennent depuis lundi entre Jean-François Copé et François Fillon sur l’avenir du parti et un nouveau vote des militants pour élire leur président. « Ils se parlent, s’est réjoui Henri Guaino. Enfin, ils se parlent. Rendez-vous compte, on est arrivé dans une situation dans laquelle nous ne pouvons même plus nous réunir dans la même pièce pour nous engueuler. Alors laissons-les se parler ».

« Revoter n’est pas une mauvaise idée »

Les statuts de l'UMP « sont absurdes, le verrouillage en démocratie, ça conduit à la catastrophe », a fustigé celui qui avait tenté de se lancer dans la course à la présidence de son parti et avait dû renoncer faute de parrainages suffisants. « Je crois qu’il n’y a plus d’autres solutions que de rendre la parole aux militants selon des modalités à définir. D’une manière ou d’une autre, il faut leur demander leur avis. Je pense que l’idée de faire un référendum pour leur demander s’il faut revoter ou pas, n’est pas une mauvaise idée. On ne peut pas continuer comme ça. Ce n’est pas politiquement tenable. […] Je n’ai pas voulu cette situation, qui est le produit à la fois du tempérament des hommes et des statuts. Quand vous verrouillez à ce point une élection et que vous ne permettez qu’à deux candidats de se présenter forcément ça finit en catastrophe ».

« On ne peut pas avoir un président contesté »

Considère-t-il Jean-François Copé comme le président de l'UMP ? « Légalement il est le président. […] Mais on ne peut pas avoir un président qui est contesté par la moitié du parti, on ne peut pas avoir un parti avec deux groupes », a-t-il répondu, alors qu'il avait pris parti pour le député-maire de Meaux

La création du R-UMP, « une faute morale très profonde »

Henri Guaino a également commenté la création d'un nouveau groupe UMP, le R-UMP, à l'Assemblée nationale par François Fillon. Selon le député des Yvelines, il faut que le nouveau groupe de François Fillon soit supprimé dans les plus brefs délais. « Avoir deux groupes est le comble de l'absurdité, a-t-il dit. Il faut que ce groupe soit dissous, tout cela est grotesque, il faut arrêter de donner ce spectacle absurde ».
A l'attention de François Fillon, il a redit qu'avoir « créé un groupe (parlementaire) est une faute morale très profonde. On n'a jamais vu ça ». Tout en faisant valoir qu'il n'y avait pas de « bonne solution » pour sortir de l'imbroglio actuel, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy estime qu'« il faut dissoudre le groupe R-UMP à l'Assemblée et il faut consulter les militants au plus vite ».

François Fillon et Jean-François Copé vont poursuivre ce mardi leurs discussions pour chercher une solution à leur affrontement.

T.de Dieuleveult