Valls ne croit pas aux "remords soudains" de Dieudonné

Manuel Valls, le ministre de l'Interieur - -
Les "remords soudains" de Dieudonné laissent Manuel Valls "sceptique". "Dieudonné a déjà promis dans le passé qu'il retirerait ses propos antisémites de son spectacle et n'en a rien fait", explique lundi le ministre de l'Intérieur dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France.
Le polémiste a annoncé samedi qu'il renonçait à donner le spectacle controversé Le Mur, interdit par la justice administrative, et qu'il jouerait désormais un autre one-man-show centré sur l'Afrique.
"Personne n'est dupe de sa manoeuvre" et "chaque nouveau dérapage devra être systématiquement signalé à l'autorité judiciaire", insiste Manuel Valls qui précise également que le polémiste reste "sous surveillance".
"L'acte fort" du gouvernement
"Dieudonné est mu par la haine du juif. Ses liens avec l'extrême droite radicale, avec Alain Soral, un négationniste comme lui, la présence dans son service d'ordre d'anciens des Jeunesses révolutionnaires ou de la Tribu K, deux organisations dissoutes, montrent qui il est vraiment", détaille le ministre.
"D'une manière générale, on n'interdit pas une personne, mais un spectacle qui porte gravement atteinte à la dignité humaine", poursuit Manuel Valls vantant "un acte fort" de sa part et du gouvernement "pour briser cette mécanique".
Aurélie Filippetti , invitée sur le plateau de BFM Politique dimanche, a estimé que l'interdiction du spectacle de Dieudonné était "une grande avancée pour la République". "Il n'y a pas de censure a priori contre M. Dieudonné M'bala M'bala, ce n'est pas lui qui est censuré, c'est ce spectacle précis", a déclaré la ministre de la Culture.
"C’est la noblesse de la politique que de prendre des risques. La démocratie peut avoir des points faibles et donc la République doit être plus forte", conclut Manuel Valls.