Sécurité, éducation, agriculture: les proches de Valls attendent Macron au tournant

Manuel Valls et Emmanuel Macron à l'Elysée le 9 mars 2016. - Alain Jocard - AFP
Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron, donné meilleur candidat de la gauche pour 2017 pour 52% des Français selon un sondage Odoxa pour BFMTV, est en pleine tournée européenne. De Londres à Bruxelles, il explique sa vision de l’Europe et reçoit des soutiens comme celui de Yanis Varoufakis, l’ancien ministre grec des Finances qui clame son "amitié" pour Emmanuel Macron dans Le Parisien.
Des soutiens, des sondages positifs, un mouvement politique lancé il y a quelques semaines, des échos médiatiques… Tout va bien pour le ministre. Et cette percée est observée de près par le camp de Manuel Valls. Les proches du Premier ministre n’apprécient que moyennement l’ombre faite par le ministre au chef du gouvernement. Même si, pour eux, il peut d’abord compter sur un effet d’aubaine. "Il bénéficie d’un contexte dans lequel les électeurs sont en perte de repères", estime ainsi Luc Carvounas, sénateur-maire d’Alfortville et proche de Manuel Valls, dans Le Figaro.
"Voile, sécurité, éducation: il va devoir s'exprimer"
Même au gouvernement, on le met en garde contre un individualisme un peu trop prononcé. On se souvient du tweet ironique de Pascale Boistard, secrétaire d’Etat aux personnes âgées, le soir du lancement de "En marche": elle avait posté, sans autre commentaire, la chanson de Jean-Jacques Goldman: Je marche seul.
Sur BFMTV lundi soir, la ministre du Travail Myriam El Khomri a elle aussi répondu aux annonces d’Emmanuel Macron à Londres, selon lequel le gouvernement avait décidé d’"arrêter une partie des réformes", visant directement la loi Travail. "La vie politique n’est pas une aventure individuelle", a ainsi lancé Myriam El Khomri. "Je ne considère pas que l’intérêt général est la somme de tous les intérêts particuliers", a-t-elle encore lancé. "Moi je suis élue locale, je suis encartée au PS, ce qu’il n’est pas".
Décidément, les ambitions non dissimulées du jeune ministre perturbent à gauche. "Il n'a aucun sens des réalités politiques, il ne sait rien de la mécanique politique", lâche un autre ministre dans Le Figaro. "En se positionnant comme il le fait sur la présidentielle, il va devoir s'exprimer sur tous les sujets. Et moi, j'aimerais bien savoir ce que Macron pense du voile, des questions de sécurité, d'éducation, d’agriculture." A peine lancé, le ministre est déjà attendu au tournant.