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"Loyal" à Hollande, Valls dément tout "chantage à la démission"

Le Premier ministre Manuel Valls

Le Premier ministre Manuel Valls - AFP

Alors des proches de François Hollande le mette en garde contre les ambitions de son Premier ministre, Manuel Valls répète au JDD son "rapport avec le président de la République empreint de loyauté personnelle". Il se dit aussi déterminé à défendre le projet de loi El Khomri.

Manuel Valls affirme qu'il ne fera jamais "de chantage à la démission" de son poste de Premier ministre et souligne sa loyauté envers le chef de l'Etat, dans une interview au Journal du Dimanche. "Il y aurait une forme d'indécence à poser le débat autour de ma personne", déclare-t-il après avoir énuméré les défis auxquels le pays est confronté: "la menace terroriste, la crise migratoire, le risque de dislocation de l'Europe".

"Jamais je n'ai fait et je ne ferai de chantage à la démission. Le narcissisme, l'égotisme et les caprices, je laisse cela à d'autres", affirme-t-il, au moment où la mobilisation enfle contre le projet du gouvernement de réforme du code du travail. "Le seul sujet qui me préoccupe, c'est l'efficacité de cette réforme", assure-t-il.

Manuel Valls, qui débute lundi ses entretiens avec les partenaires sociaux, promet des "améliorations" au projet, tout en se disant déterminer à refuser "l'immobilisme".

"On ne doit pas juger un Premier ministre avant la fin de sa fonction", estime son mentor Michel Rocard, aussi critique contre la méthode choisie pour réformer le droit du travail que contre la tribune incendiaire publiée par Martine Aubry, sur BFMTV. Manuel Valls "n'a pas fini son travail" mais "il est en difficulté", observe-t-il à propos de son ancien conseiller aux affaires étudiantes au début des années 80. 

"Attention" à une primaire

"Mon rapport avec le président de la République est empreint de loyauté personnelle et de respect des institutions", souligne le Premier ministre, qui dit éprouver "une forme de gravité" depuis les attentats de 2015. Rappelant qu'il est "engagé à gauche" depuis l'âge de 18 ans, il assure qu'il ne changera pas "le cap" qui lui a "été assigné par le président de la République, par l'Assemblée nationale à deux reprises et, d'une certaine manière, par les Français".

Interrogé sur l'éventualité d'une primaire à gauche en vue de la présidentielle de 2017, il répond: "attention! Ce débat sur la primaire, je le suis avec intérêt mais si c'est pour s'en prendre à la légitimité du président et des institutions, alors je ne suis pas d'accord!"

Lors du dernier remaniement, les observateurs ont noté la patte de François Hollande dans le choix des entrants comme Jean-Marc Ayrault, quand bien même un proche de Manuel Valls, Jean-Jacques Urvoas, a remplacé Christiane Taubira à la Justice. Pourtant, de nombreux proches du chef de l'Etat le mette en garde contre les ambitions de son Premier ministre...
S.A.