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Gouvernement

Loi immigration: Gérald Darmanin "croit à un accord" et s'inquiète de la montée du RN en cas d'échec

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Affaibli politiquement, le ministre de l'Intérieur assure que le texte contient "des mesures dont nous avons besoin". En cas d'échec de la loi immigration, Gérald Darmanin dit craindre une montée du mouvement de Jordan Bardella.

De l'optimisme. Gérald Darmanin affiche sa confiance sur l'avenir de la loi immigration. Élisabeth Borne a multiplié les rendez-vous ces derniers jours avec la droite qui détient entre ses mains la suite politique du texte.

"Je crois à un accord, il faut que nous ayons un texte", a asséné le ministre de l'Intérieur lors d'un déplacement à Calais, assurant que la loi contient "des mesures dont nous avons besoin".

Une partie de la macronie agacée

Depuis le rejet surprise de la loi immigration lundi dans l'hémicycle, le gouvernement travaille à la faire atterrir politiquement. Après avoir décidé de recourir à une commission mixte paritaire, cet organe parlementaire qui réunit sept députés et sept sénateurs, les tractations avancent avec la droite.

Et pour cause: c'est la version sénatoriale du projet de loi de Gérald Darmanin qui va être la base de travail commune. Un texte durci, bien loin de la copie initiale du gouvernement.

De quoi agacer une partie de la majorité présidentielle qui refuse que certaines "lignes rouges" puissent être votées dans l'hémicycle mardi en cas d'accord à l'issue de la commission mixte paritaire.

"Un risque que le gagnant soit le RN"

La disposition qui voulait créer un titre de séjour pour les travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension pourrait par exemple passer à la trappe au profit d'une régularisation à "titre exceptionnel".

Dans un contexte de majorité relative, le gouvernement ne peut pourtant pas se passer des voix de son propre camp. En cas de rejet du texte, c'en serait fini de la loi immigration. Après un premier revers, une telle situation mettrait Gérald Darmanin dans une situation encore plus délicate encore.

"S'il n'y a pas d'accord, il y a un risque que le grand gagnant soit le RN", a donc menacé le ministre de l'Intérieur.

Suffisant pour convaincre l'aile gauche de la majorité de voter une loi avec laquelle elle est en partie en désaccord? Rien n'est moins sûr. Une partie du gouvernement a affiché ses doutes ce jeudi soir lors d'une réunion très tendue à Matignon.

Marie-Pierre Bourgeois