"Le Premier ministre tranche": le gouvernement réaffirme qu'"il y aura deux textes" sur la fin de vie

La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, le 29 janvier 2025 à l'Élysée - Ludovic MARIN / AFP
Une mise au point qui a le mérite d'être franche. "Il y aura deux textes" sur la fin de vie comme le souhaite François Bayrou, réaffirme Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, ce jeudi 13 février sur Public Sénat. Comprendre: "C'est lui le Premier ministre, c'est lui qui tranche" et sa position est "très ferme", même si la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, s'est dite favorable à un seul projet de loi, précisant qu'il s'agit également du souhait de l'Élysée.
Alors que le texte initial, dont l'examen a été balayé par la dissolution de l'Assemblée en juin 2024, prévoyait dans le même temps le renforcement des soins palliatifs et l'instauration d'une aide active à mourir, le gouvernement juge que ces questions doivent être séparées.
Certes les deux sujets "sont dans un continuum", mais ils n'en restent pas moins "différents", juge Sophie Primas. Le second "pose des questions éthiques, morales", selon l'ex-sénatrice LR. Surtout, "tout le monde est d'accord" concernant les soins palliatifs, tandis que l'aide à mourir suscite des "réserves, des réflexions plus importantes", souligne-t-elle.
Un examen au mois de mai au Parlement?
Cette position est l'objet de nombreuses critiques à gauche, mais aussi dans une partie du camp présidentiel. Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, comme Olivier Falorni, défenseur de longue date du droit à mourir et rapporteur (Modem) du projet de loi initial, ont marqué leur opposition. Ce dernier a déposé une proposition de loi - co-signée par plus de 200 parlementaires - qui s'apparente à un copier-coller des débats interrompus par la dissolution.
Face à la crainte que l'instauration d'une aide active à mourir finisse aux oubliettes, Sophie Primas assure que François Bayrou "sera très attentif à ce que les discussions sur les deux textes se fassent en même temps". Leur examen au Parlement interviendra "probablement au mois de mai", explique-t-elle.