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Jean-Jacques Urvoas enterre les tribunaux correctionnels pour mineurs

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Alors que l'Assemblée nationale doit voter ce mardi le projet de loi sur la réforme pénale, Jean-Jacques Urvoas, le successeur de Christiane Taubira au ministère de la Justice, a défendu la réforme de la justice des mineurs.

L'Assemblée devrait voter assez largement le projet de loi sur la réforme pénale, mardi. Un vote en forme de premier grand test pour le nouveau ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, qui a succédé en janvier dernier à Christiane Taubira.

Le texte, qui comprend un certain nombre de mesures sécuritaires approuvées par la droite pour prendre le relais de l'état d'urgence en vigueur depuis les attentats du 13 novembre, devrait être adopté en première lecture par une large majorité du PS et recueillir, au minimum, l'abstention des Républicains. L'UDI devrait voter pour, le Front de Gauche contre.

"Gouverner n'est jamais facile", a estimé Jean-Jacques Urvoas, mardi matin sur BFMTV-RMC. "J'ai 14 mois pour agir, ce n'est pas beaucoup et il y a beaucoup à faire".

Les tribunaux correctionnels pour mineurs supprimés

"Notre société n'assume plus ses prisons, qui sont désormais à la périphérie et non plus au coeur des villes. Je crois qu'une société ne peut pas vivre sans ses prisons", a-t-il estimé. "Il y a 3.000 places de libres dans nos prisons", a-t-il poursuivi, précisant que la surpopulation carcérale était "concentrée dans les maisons d'arrêt, donc des endroits où les gens sont présumés innocents".

Outre ce texte, le ministre est également attendu sur un autre texte: celui de la réforme de la justice des mineurs. Un projet cher à Christiane Taubira, qui avait prévenu en juin dernier sur BFMTV-RMC qu'elle "n'assumerait pas" que cette réforme ne se fasse pas. Mardi, le nouveau ministre de la Justice s'est placé dans la continuité du projet. "On a une justice des mineurs qui est trop lente", a déploré le ministre de la Justice, avant d'annoncer que les tribunaux correctionnels pour mineurs "seront supprimés". Ces tribunaux "asphyxient" la justice avec leur fonctionnement "lourd et pesant", a-t-il estimé.

Les propos de Rouillan "inqualifiables" selon Urvoas

Enfin, Jean-Jacques Urvoas a condamné les propos tenus par Jean-Marc Rouillan sur les attentats - où il affirmait que les terroristes du 13 novembre s'étaient "battus courageusement". Il "a tenu des propos qui sont inqualifiables", a réagi le ministre de la Justice, mais c'est au juge de trancher. Le parquet de Paris a justement ouvert une enquête contre Jean-Marc Rouillan pour apologie du terrorisme.

S. C.