Grogne des policiers: Urvoas veut améliorer "l'information" des policiers sur les décisions de justice

Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas à la sortie de l'Elysée, le 5 avril 2017. - Bertrand Guay - AFP
Les critiques des policiers contre la justice relèvent d'un "manque d'informations", a estimé de ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, qui veut mieux les informer des suites judiciaires données à leurs interpellations, dans un entretien à La Croix à paraître vendredi.
Parmi les causes du ras-le-bol des agents de police qui manifestent depuis plusieurs jours revient la question d'un supposé laxisme de la justice. Mais pour le garde des Sceaux, cette "incompréhension par rapport aux décisions judiciaires (...) relève en réalité d'un manque d'information : les policiers n'ont aucun moyen de savoir ce que deviennent les personnes qu'ils interpellent".
Le ministre, qui a reçu en urgence mercredi soir les syndicats de policiers, affirme s'être "engagé à leur fournir les chiffres des peines prononcées pour des agressions sur les forces de l'ordre, chiffres qui montrent que les sanctions sont beaucoup plus sévères que pour des agressions sur des personnes non dépositaires de l'autorité publique"
Jean-Jacques Urvoas compte également réfléchir à "l'instauration au niveau local" d'un mécanisme d'informations entre les parquets et les commissariats pour que les policiers "sachent les suites données à leurs interpellations".
"Ils verront alors que le sentiment d'impunité des délinquants, qu'ils dénoncent, ne correspond pas à une réalité", juge le garde des Sceaux.
Pas question en revanche de rétablir le système des peines planchers supprimé par le gouvernement, selon le ministre, qui n'évoque pas un changement des règles de la la légitime défense, réclamé notamment par le premier syndicat de gardiens de la paix, Alliance.