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Grand débat: Philippe s'invite à son tour dans une réunion locale dans les Yvelines

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Le Premier ministre Edouard Philippe a pris part au grand débat national ce vendredi soir dans les Yvelines pendant plus de 3 heures, alors qu'Emmanuel Macron était jusqu'à maintenant en première ligne sur le grand débat.

Jusqu'alors absent du grand débat national lancé par Emmanuel Macron pour contrer la crise des gilets jaunes, le Premier ministre Edouard Philippe s'est finalement invité à une réunion publique organisée ce vendredi soir à Sartrouville dans les Yvelines.

C'est la première fois que le chef du gouvernement s'invitait à l'une de ces réunions, au lendemain de la participation du président Emmanuel Macron à une réunion du grand débat à Bourg-de-Péage dans la Drôme. 

"On a pris un débat à la maille des territoires comme il y en a des dizaines ce soir" indique l'entourage du Premier ministre à BFMTV. "On ne savait pas qui il y aurait dans la salle, combien ils seraient, quelle tendance mais il va écouter".

Capture d'écran de la réunion publique organisée ce vendredi à Sartrouville.
Capture d'écran de la réunion publique organisée ce vendredi à Sartrouville. © BFMTV

Un déplacement surprise 

Le chef du gouvernement, qui selon nos informations a souhaité "s'inviter" sans prévenir, est arrivé peu avant avant 21 heures à cette réunion organisée par la députée LaREM Yaëlle Braun-Pivet. Trouvée via la plateforme internet du grand débat, cette réunion avait lieu dans une salle communale où il a été accueilli par quelques huées et des applaudissements, avant de commencer à écouter les premières questions.

La fiscalité, la transition écologique, la CSG, l'éducation, la transmission du patrimoine par l'héritage et le nombre de parlementaires figuraient parmi les premières questions abordées, qui se succédaient dans une atmosphère détendue. Édouard Philippe a écouté les citoyens débattre pendant 2h30 en prenant des notes avant de prendre la parole.

"Le RIC, ça me hérisse" admet Philippe

Le mouvement des gilets jaunes "traduit une colère et une exaspération contre des décisions prises par le gouvernement" a déclaré Édouard Philippe, ajoutant qu'il assumait avoir "une part de responsabilité dans ce mouvement".

"Mais je pense qu'il y a aussi quelque chose qui résulte des 10 dernières années, depuis la crise financière de 2008 (...) il y a eu une perte du pouvoir d'achat pour beaucoup de Français, mais aussi d'Italiens, d'Espagnols, d'Américains ou d'Anglais. C'était des gens qui travaillaient et qui disaient 'le fait de travailler ne me permet plus de vivre des fruits de mon travail" a poursuivi le Premier ministre.

Édouard Philippe a ensuite exprimé sans ambiguïté son opposition personnelle au référendum d'initiative citiyenne (RIC) réclamé par une part des gilets jaunes depuis le début de la mobilisation, disant préférer le référendum d'initiative partagée, "plus respectueuse de la démocratie représentative". 

"Si je devais le dire en une formule, je dirais que le RIC, ça me hérisse", a lâché le Premier ministre devant son auditoire. "Si on fait ça, on rentre dans une mécanique qui est terrible, ou on passe son temps à remettre en cause des choses" votées

Jérémy Brossard avec Jeanne Bulant