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Gouvernement

Démission de Taubira: tristesse chez les frondeurs

Christiane Taubira à la sortie du conseil des ministres en 2013.

Christiane Taubira à la sortie du conseil des ministres en 2013. - AFP - Martin Bureau

Christiane Taubira a démissionné ce mercredi de son poste de ministre de la Justice. Parmi les parlementaires socialistes, nombreux sont ceux qui lui rendent hommage. Et la tristesse est clairement affichée chez les frondeurs.

La position de Christiane Taubira était difficilement tenable depuis plusieurs semaines. La Garde des Sceaux s'était prononcée contre la déchéance de nationalité, à l'inverse de la position officielle du gouvernement et du chef de l'Etat. Ce mercredi, jour de conseil des ministres, Christiane Taubira a décidé de claquer la porte et a remis sa démission à François Hollande.

Depuis l'annonce, les parlementaires de gauche lui rendent hommage. Sur les réseaux sociaux, les messages de sympathie se multiplient. Un "talent immense", qui "marquera l'histoire", souligne l'ancienne ministre Aurélie Filippetti, qui avait également démissionné en août 2014 après des désaccords. 

"Triste nouvelle", regrette Martine Lignières-Cassou, députée des Pyrénées-Atlantiques. Bernard Roman, élu du Nord, lui adresse "une pensée républicaine, fraternelle et affectueuse pour une grande dame de la vie politique française". 

"Une nouvelle partie de la gauche quitte le gouvernement"

Du côté des frondeurs, les convictions de l'ancienne ministre sont mises en lumière et les regrets affichés ostensiblement. "Hommage à Christiane Taubira qui choisit la fidélité à ses convictions plutôt qu'à des hommes", lâche le député d'Indre-et-Loire Laurent Baumel. Le frondeur estime qu'"Hollande rétrécit encore la majorité de 2012". Elu de Paris, Pascal Cherki estime que "nous avons besoin de son implication forte pour le redressement politique et moral de la gauche". 

Anne-Lise Dufour, députée proche de Martine Aubry, estime qu'"une nouvelle partie de la gauche quitte le gouvernement". "C'est l'histoire de la peau de chagrin", poursuit-elle. Le député européen Guillaume Balas s'interroge aussi sur ce qu'il reste de la majorité de 2012. "Un gouvernement qui ne peut même plus rassembler de Valls à Taubira, que sont devenus les espoirs de 2012?", tweete-t-il

Un choix "cohérent"

D'autres parlementaires notent la cohérence du choix de la désormais ancienne ministre. "Son choix personnel aujourd'hui lui imposait son départ", souligne Christophe Castaner, député PS des Alpes-de-Haute-Provence. Sur Facebook, le vice-président de l'Assemblée nationale, Christophe Sirugue, explique que "la démission de Christiane Taubira est cohérente avec les positions qui sont les siennes notamment sur la question de la déchéance de nationalité".

I.V.