Déchéance de la nationalité: Christiane Taubira rentre dans le rang

La garde des sceaux avait émis des critiques à l'encontre de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France. Mais ce mercredi François Hollande l'a décidé, la disposition figurera dans le projet de réforme constitutionnelle. Malgré la voix discordante de Christiane Taubira, la Garde des sceaux atténue sa critique.
"La situation est grave, la seule fois où je me suis exprimée sur la déchéance de nationalité, je n'ai pas hésité à dire que ceux qui retournent leurs armes contre leurs compatriotes s'excluent eux-mêmes de la communauté nationale", s'est justifiée Christiane Taubira, interrogée à l'issue du Conseil des ministres.
La Garde des sceaux défend également sa place au gouvernement.
"Ce sujet concerne le droit. En tout état de cause dans la situation actuelle, ce qui est important ce n'est pas ma présence ou non au sein du gouvernement, c'est la capacité pour le président de la République et pour le gouvernement de faire face aux dangers auxquels nous sommes confrontés et d'apporter les réponses les plus efficaces", a-t-elle poursuivi.
Taubira et "le point final" de Hollande
En début de semaine, la Garde des sceaux en déplacement en Algérie affichait pourtant ses réserves sur ce dispositif.
"Très sérieusement je pense que cette déchéance de nationalité sur des personnes nées en France, qui appartiennent depuis leur naissance à la communauté nationale, pose un problème de fond sur un principe fondamental qui est le droit du sol", assurait-elle.
Face à la presse mercredi Christiane Taubira fait marche arrière et se range derrière l'exécutif.
"La parole première est celle du président de la République, elle a été prononcée au Congrès à Versailles. La parole dernière est celle du président de la République, elle a été prononcée ce matin au Conseil des ministres, et c'est le point final".
"Nous défendrons ensemble ce texte" assure Valls
Manuel Valls est également venu appuyer la place de sa ministre au sein du gouvernement. "Je défendrai, comme je l'ai fait la réforme de la Constitution, avec Christiane Taubira, c'est son rôle au sein du gouvernement comme Garde des sceaux. Nous défendrons ensemble ce texte devant le Parlement".
Mais à droite, les détracteurs de Christiane Taubira n'en démordent pas. Pour Eric Ciotti, interrogé sur BFMTV la Garde des sceaux "ne peut pas être la ministre qui va porter ce projet constitutionnelle (...). Après le revirement qui est intervenu ce matin, Madame Taubira doit quitter le gouvernement".