"C'est délirant": Darmanin dénonce des "calomnies" sur le marchandage de votes pour la loi immigration

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin le 12 décembre à l'Élysée - Ludovic MARIN / AFP
Accusé par la gauche d'avoir cherché à marchander des votes de députés Les Républicains sur le projet de loi immigration, Gérald Darmanin a fustigé une "dénonciation calomnieuse" ce jeudi 14 décembre sur RTL.
"Vous savez combien il y a de brigades de gendarmerie chez les Nupes? 37. On en a annoncé 40 au Rassemblement national. Est-ce que vous pensez qu'à un seul moment j'ai pensé que le Rassemblement national ou la Nupes pourrait voter le texte immigration", a déclaré le ministre de l'Intérieur.
"C'est de la blague"
Parmi les circonscriptions des députés Renaissance, on compte "73" brigades" a-t-il ajouté, précisant que cela est moindre "en proportion" que le RN, mais également que LR qui en a "32" pour "62" députés. Et le patron de la place Beauveau de dénoncer les accusations le visant: "C'est de la blague!".
Point de départ de cette séquence: lundi 11 décembre, jour de l'adoption d'une motion de rejet sur le projet de loi immigration. Libération révèle que le cabinet du ministre a tenté de joindre le député LR, Fabrice Brun, afin de lui promettre une nouvelle brigade de gendarmerie dans sa circonscription, en échange de son vote.
Seulement, c'est le député socialiste Philippe Brun qui se trouvait au bout du fil. Et ce dernier a ensuite assuré le lendemain sur BFMTV qu'on l'avait "appelé pour le convaincre de voter la loi immigration".
Ce même jour, Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis, a annoncé saisir la procureure de la République "sur des faits pouvant s’apparenter à de la corruption d'élus par le ministre Gérald Darmanin". Citant une information de Paris Match, elle a également rappelé que le patron de la place Beauvau avait "convaincu" trois autres députés LR "non pas avec du fromage mais avec des effectifs de police ou de gendarmerie supplémentaires".
Gérald Darmanin dément
Le jour J, les parlementaires en question étaient absents, se sont abstenus ou ont voté contre la motion de rejet, a également fait remarquer Mathilde Panot. L'insoumise n'est pas la seule à se saisir de cette affaire. Les écologistes demandent la création d'une commission d'enquête.
De son côté Gérald Darmanin riposte, annonçant son intention de porter plainte pour "diffamation" et "dénonciation calomnieuse." Concernant Fabrice Brun, Beauvau indique que le projet "remonté en juillet 2023 et formellement validé en octobre 2023", avant de conclure: "ce n'est donc pas à l'occasion des débats parlementaires sur l'immigration que la décision a été prise, mais plusieurs mois avant".
"Alliance contre-nature"
Sur RTL, Gérald Darmanin s'est également défendu en visant la coalition des oppositions sur la motion de rejet. Il a dénoncé une "alliance contre-nature" "très grave" des "populistes pour faire échec au gouvernement". Avant d'insister: "On peut considérer que c’est bien, c’est la politique, pour se faire plaisir on fait la une des journaux en faisant ça, mais il y a eu une alliance politique contre nature qui déshonore la Nupes et les électeurs de gauche qui ont cru en elle."