Bernard Cazeneuve: six attentats ont été déjoués depuis le printemps

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve en décembre 2015 - Rémy Gabalda-AFP
A quelques jours des commémorations des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, le ministre de l'Intérieur a défendu mardi matin sur RTL la politique de lutte contre le terrorisme menée par le gouvernement. Bernard Cazeneuve, évoquant "la plus grande détermination de l'Etat à faire face à la menace", a annoncé le démantèlement de 18 filières de recrutement jihadiste qui ont permis de déjouer six attentats.
"Nous avons démantelé depuis 2013, 18 filières de recrutement, situées partout sur le territoire national: à Nîmes, à Orléans, à Strasbourg. Nous avons depuis 2013 procédé à l'arrestation de 11 groupes d'individus qui s'apprêtaient à perpétrer des attentats. Et depuis le printemps, ce sont six attentats qui ont été déjoués."
"Nous aurons créé 10.000 postes dans les forces de sécurité"
En VRP de François Hollande, le "premier flic de France" a par ailleurs égrené les différentes mesures qui ont été prises en matière de sécurité. "Nous avons obtenu la modification de la directive européenne sur le trafic d'armes. Nous avons pris une loi en 2013 qui a permis d'interdire la sortie du territoire pour ceux qui voulaient s'engager dans des groupes terroristes, bloquer les sites, nous avons pris une loi sur le renseignement."
Bernard Cazeneuve a par ailleurs rappelé que le budget destiné à la lutte contre le terrorisme avait été augmenté, égratignant au passage le gouvernement précédent. "Nous aurons créé à la fin du quinquennat près de 10.000 postes dans les forces de sécurité là où on en avait supprimé 13.000", ajoute-t-il. "Nous augmentons les crédits de ces forces là où ils avaient diminués dans une période non lointaine de près de 17%."
"Ce qui compte, c'est la parole du président"
Le ministre est aussi revenu sur le débat autour de la déchéance de nationalité, qui divise au sein même du gouvernement, Bernard Cazeneuve avait lui-même plaidé pour un abandon du dispositif controversé. Le locataire de la place Beauvau s'est montré plus réservé sur son avis personnel et a rappelé son soutien à François Hollande, qui avait annoncé cette mesure devant le Congrès trois jours après les attentats du 13 novembre. "Ce qui compte, c'est la parole du président de la République. Et la parole du président de la République a été exprimée de façon extrêmement claire. On ne mène pas la lutte contre le terrorisme sans constance et sans clarté. Je suis le ministre de l'Intérieur d'un président de la République qui mène avec beaucoup de courage et de détermination la lutte contre le terrorisme et par conséquent je soutiens les décisions que nous prenons collectivement."
Selon un sondage Elabe pour BFMTV, près de 9 Français sur 10 se disent favorable à la déchéance de nationalité en cas de condamnation pour terrorisme.