"Une mère au foyer est peut-être mieux à la maison": un député RN fait polémique

"Nous, nous partons du principe qu'une mère au foyer, elle est peut-être mieux à la maison à s'occuper de ses enfants", a déclaré le député RN de l'Aisne, Jocelyn Dessigny, lors des débats sur le projet de loi "plein emploi" à l'Assemblée nationale.

"Scandaleux". Jocelyn Dessigny, député du Rassemblement national, a fait polémique durant les débats sur le projet de loi "plein emploi", qui ont débuté ce lundi à l'Assemblée nationale. En cause, cette déclaration de l'élu d'extrême droite: "Nous, nous partons du principe qu'une mère au foyer elle est peut-être mieux à la maison à s'occuper de ses enfants".

Façon pour le parlementaire de l'Aisne de critiquer l'exécutif, qui souhaite, selon ses mots, "inscrire tout le monde sur le fichier pôle emploi". Plaidant pour un "accompagnement plus personnalisé et plus intensif" des personnes éloignées de l'emploi, le gouvernement veut notamment que les bénificaires du RSA, soient désormais placés sur la liste des demandeurs d'emploi. Une mesure qui s'appliquerait également pour certains jeunes suivis par les missions locales et les personnes suivies par un organisme d'insertion professionnelle des personnes handicapées.

"Vision archaïque et rétrograde du monde"

Après sa déclaration, Jocelyn Dessigny a reçu des hués en guise de réprobation. Pas de quoi le stopper dans son élan. "Ben oui, mais bien sûr, n'en déplaise à mes collègues", a-t-il rétorqué, avant d'affirmer de nouveau: "Si elle le souhaite, il vaut mieux qu'elle reste à la maison à s'occuper de ses enfants".

Plusieurs députés Renaissance ont critiqué ces propos sur X (ex-Twitter). "Scandaleux", a réagi Nadia Hai. "Voici la phrase de l'année du Rassemblement national avec Jocelyn Dessigny. Pour le RN c’est les hommes au travail et les femmes à la maison", a tancé l'ex-ministre déléguée chargée de la Ville, dénonçant une "vision archaïque et rétrograde du monde."

Le président de la commission des lois Sacha Houlié a, quant à lui, vu en cette séquence un "exemple quotidien de la supercherie d'un parti d'extrême droite qui se prétend "féministe" parce qu'il présente une femme à l'élection présidentielle."

"Sous le verni, la rance", a dénoncé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, qui s'est rendu à Beaucaire récemment, une ville du Gard dirigée par le RN où le parti a organisé son université d'été.

Ce n'est pas la première fois que Josselyn Dessigny fait parler de lui. En juin dernier, le député avait été sanctionné par le bureau de l'Assemblée nationale, après avoir qualifié Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis, de "poissonnière".

Baptiste Farge avec AFP