"On ne votera pas le budget": Sébastien Chenu juge que Michel Barnier "n'envoie pas les bons signaux"

Sébastien Chenu à l'Assemblée nationale le 18 juillet 2024 - Bertrand GUAY / AFP
Une clarification. À la veille de la présentation du budget 2025 qui s'annonce déjà très tendu dans un contexte financier à haut risque, le Rassemblement national (RN) abat ses cartes.
"Voter le budget n'est pas possible", a lancé le député RN Sébastien Chenu ce mercredi matin sur France 2. "Évidemment, on ne votera pas le budget. On est dans l'opposition".
Vers un premier 49.3 pour le gouvernement Barnier
Si les élus de Marine Le Pen n'ont pas soutenu la motion de censure déposée par la gauche et débattue ce mardi soir dans l'hémicycle, ils ne renoncent manifestement pas à renverser le gouvernement.
En cas de fortes oppositions sur le budget - très probables dans un contexte d'absence de majorité - Michel Barnier serait contraint de dégainer l'article 49.3. Il permet l'adoption d'un texte sans vote mais ouvre ensuite la porte au dépôt d'une motion de censure.
"Pour l'instant, Michel Barnier ne nous envoie pas de bons signaux pour nous retenir de voter une motion ce censure au terme" de l'étude du budget, a tancé Sébastien Chenu, porte-parole du mouvement de Jordan Bardella.
Une motion de censure, oui, mais "pas aujourd'hui"
Le RN semble bien décidé à donner sa chance au Premier ministre. Guillaume Bigot qui a représenté le parti à la flamme ce jeudi soir à la tribune lors de l'examen de la motion de censure, a ainsi assuré "brûler de voter" la censure mais "pas aujourd'hui".
Lors du discours de politique générale de Michel Barnier, Marine Le Pen avait bien menacé de renverser le gouvernement si une loi immigration n'était pas présentée en janvier prochain tout en promettant de juger le Premier ministre sur "ses actes".
Le gouvernement doit présenter jeudi soir en Conseil des ministres ses projet de loi de finances et de loi de financement de la sécurité sociale, avec un retard inédit de neuf jours, point de départ d'un parcours législatif sous très haute tension.
La mise à contribution des retraités, "une ligne rouge"
Le gouvernement s'est fixé pour objectif de réduire le déficit de 60 milliards d'euros. Pour ce faire, il a prévu de baisser certaines dépenses tout en s'appuyant sur des hausses d'impôts ciblées. Les ménages extrêmement aisés et les grandes entreprises seront mis à contribution, sans que l'impôt sur le revenu ne soit, lui, concerné pour l'instant.
"Il y a des lignes rouges, dont celles qui demandent des efforts supplémentaires aux Français pour payer les dégâts de la politique économique menée depuis des années", juge encore Sébastien Chenu en évoquant les Français "qui travaillent et qui ont travaillé".
Dans le camp du RN, le report très probable de l'indexation des retraites sur l'inflation qui aurait lieu en juillet 2025 et non en janvier prochain passe très mal. La mesure permettrait d'économiser au moins 3,5 milliards.
Marine Le Pen avait dénoncé la semaine dernière sur X (anciennement Twitter) une mesure "mesquine". Le gel temporaire des pensions de retraite "est toujours sur la table", a répondu la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon ce mercredi sur BFMTV.