Le suppléant d'un député Rassemblement national perturbe un rassemblement de réfugiés ukrainiens

Un drapeau ukrainien est déployé dans la ville de Nice, le 24 août 2022, à l'occasion de la fête de l'indépendance de l'Ukraine. (photo d'illustation) - Valery HACHE / AFP
Ce mercredi, une soixantaine de personnes, dont des familles de réfugiés ukrainiens, était rassemblée à Bergerac, en Dordogne, pour célébrer la fête de l'indépendance ukrainienne. L'événement a été perturbé par Lucas Broucq, suppléant du député Rassemblement national Serge Muller, rapporte France Bleu.
A bord d'une voiture blanche, il a tourné autour du rond-point à proximité du rassemblement puis a agité un drapeau d'une république séparatiste pro-russe du Donbass, en Ukraine. Selon des témoins, il aurait ensuite invectivé les personnes sur place. Une poignée d'entre eux se serait approchée du véhicule pour lui retirer le drapeau, rapporte le parquet de Bergerac. Cette échauffourée s'est soldée par le bris d’une des vitres de la voiture.
La cellule de déontologie du Rassemblement national saisie
Lucas Broucq a été auditionné au commissariat de Bergerac puisqu'une "enquête pour provocation à la haine ou à la violence" a été ouverte à son encontre. De son côté, il a porté plainte pour la dégradation de son véhicule.
Interrogé peu après par France Bleu Périgord, le député Serge Muller a pris ses distances avec les agissements de son suppléant.
"Je ne partage pas sa position. C'est assez maladroit de sa part dans un moment aussi solennel pour les Ukrainiens. Je ne soutiens pas", a-t-il affirmé.
"J'attends aussi sa version (...). C'est un jeune homme plein de valeurs. On peut tous commettre une erreur. Il reste malgré tout le jeune homme plein de dynamisme, plein d'envies, d'idées pour notre mouvement. Il reste mon suppléant, on partage certaines autres valeurs", poursuit le député.
Plus tard dans l'après-midi, Serge Muller a publié un communiqué sur les réseaux sociaux dans lequel il se montre plus sévère à l'égard de son suppléant. Invité de BFMTV, Michael Taverne, député Rassemblement national du Nord, a annoncé que la cellule de déontologie au sein du parti avait été saisie.