Futur Premier ministre: pas "d'absolu rejet" pour le RN mais "99% de chance" de censure

Le logo du Rassemblement national (illustration). - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Qui pour succéder à François Bayrou? Après avoir reçu la démission du Premier ministre ce mardi 9 septembre, qui a échoué à obtenir la confiance des députés lundi, Emmanuel Macron doit prochainement nommer le nouveau locataire de Matignon, le cinquième de son deuxième mandat, un record sous la Ve République. Il le fera "dans les tout prochains jours", a fait savoir l'Élysée.
En coulisses, plusieurs élus du Rassemblement national rappellent leur opposition à un Premier ministre issu de la gauche ou à l'hypothèse Xavier Bertrand. "Pas pour les mêmes raisons", précise un élu à BFMTV, avant de poursuivre: "Bertrand c'est sur sa personne, la gauche c'est sur le programme".
"Les Français ne veulent pas d'instabilité gratuite!"
Le parti d'extrême droite censurera-t-il tout autre nom? Un poids lourd du RN analyse: "Vu les tensions, les Français attendent de la bonne foi. Si vous censurez à tort et à travers... Il n'y a pas de raison de se mettre dans une position d'absolu rejet de tout et n'importe quoi. Les Français ne veulent pas d'instabilité gratuite!"
Marine Le Pen, elle-même, a assuré ce mardi matin que son parti n'a "jamais été dans un état d'esprit de censure automatique".
Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, fait partie des noms évoqués ces derniers jours pour prendre le poste de Premier ministre. "Il est bien élevé, c'est un homme correct", reconnaît un député du RN quand un de ses collègues confie: "On a de bonnes relations avec lui". Plus tôt dans l'année, Marine Le Pen et Jordan Bardella avaient d'ailleurs dîné avec Sébastien Lecornu.
"99% de chance" de censure
Pas "d'absolu rejet" de tout Premier ministre mais "à la fin, il y a 99% de chance que l'on appuie sur le bouton...", prévient la source précitée.
Avant même la chute de François Bayrou, la patronne des députés RN a prévenu, à la sortie de son rendez-vous à Matignon avec François Bayrou, que, si l'option choisie par le chef de l'État était de nommer un nouveau Premier ministre, alors celui-ci devrait "rompre avec le macronisme".
Dimanche, lors de sa rentrée politique dans son fief du Pas-de-Calais, elle a rappelé ses "quatre tabous": "L'immigration, le train de vie de l'État, les fraudes de toute nature et la contribution de la France à l'Union européenne".
"C'est cet argent qu'il faut aller chercher, pas celui des Français" a-t-elle lancé, avant de clore son discours en menaçant le futur Premier ministre: "Nous resterons inlassablement les avocats des intérêts de la France et des Français. Sans prise en compte de ces considérations, il sera, lui aussi, censuré".