Budget de la Sécurité sociale: le RN estime que le gouvernement "a mis fin à la discussion" et risque la censure

Jordan Bardella et Marine Le Pen lors d'un séminaire du RN à l'Assemblée nationale le 15 septembre 2024 - Ludovic MARIN / AFP
Les menaces de vote d'une motion de censure par les députés RN se font toujours plus insistantes. Alors que Marine Le Pen, cheffe des députés RN à l'Assemblée, estimait samedi qu'un tel cas de figure n'avait rien d'"inéluctable", elle considère ce dimanche 1er décembre à l'AFP que le gouvernement "a mis fin à la discussion" sur d'éventuelles modifications au projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Jordan Bardella emploie des mots similaires. Le président du Rassemblement national estime dans un message publié sur son compte X que la "minorité gouvernementale", "par entêtement et sectarisme", "met fin au cycle des négociations, au risque de provoquer sa censure".
Marine Le Pen et Jordan Bardella s'appuient plus particulièrement sur une interview accordée ce week-end au Parisien par Laurent Saint-Martin, le ministre des Comptes publics. "Le gouvernement a exprimé son souhait de ne pas modifier le PLFSS, c'est extrêmement clair et nous avons pris acte de cela", a précisé Marine Le Pen.
Le gouvernement de Michel Barnier nie pour sa part avoir fermé la porte aux discussions et "reste ouvert au dialogue comme il l’est depuis le début", a assuré l'entourage du Premier ministre à BFMTV.
Le RN a fixé ses "lignes rouges"
Interrogé par Le Parisien sur les éventuels changements que pourrait connaître le projet de loi d'ici lundi, jour où il sera soumis à l'approbation de l'Assemblée nationale, Laurent Saint-Martin avait estimé que le PLFSS "n’est plus celui du gouvernement mais le fruit d’un compromis parlementaire entre députés et sénateurs via une commission mixte paritaire conclusive, ce qui n’était pas arrivé depuis quinze ans sur un budget".
"Revenir dessus serait s’asseoir sur le Parlement, la démocratie et la délibération dont nous respectons le compromis", a-t-il ajouté.
Plusieurs "lignes rouges" demeurent dans ce budget 2025 de la Sécurité sociale pour les dirigeants du RN. À commencer par la désindexation partielle des retraites sur l'inflation, qualifiée de "ligne rouge absolue" ce dimanche par le président délégué du groupe RN à l'Assemblée, Jean-Philippe Tanguy.
Dépourvu de majorité dans l'hémicycle, Michel Barnier pourrait recourir à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale sans vote de la part des députés. Lui et son gouvernement s'exposeraient alors à une motion de censure déposée par le NFP. Cette motion pourrait faire l'objet d'un vote dès mercredi et le RN s'est d'ores et déjà dit prêt à y adjoindre ses voix.