La France insoumise tente de trouver un nouvel élan
Six mois après la présidentielle, La France insoumise se cherche encore. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon se réunit ce week-end à Clermont-Ferrand pour une Convention nationale, qui réunira 1.500 personnes essentiellement tirées au sort.
"Le mouvement fait sa mue, on a besoin de structure", reconnaît le jeune député Ugo Bernalicis. "On n'est plus dans le moment politique de l'élection présidentielle, on doit s'inscrire dans la durée."
L'image de Mélenchon se dégrade
Fort de quelques 555.000 inscrits, le mouvement créé par Jean-Luc Mélenchon plus d'un an avant la présidentielle n'a toujours pas de chef, d'exécutif officiel ni d'instances de démocratie interne. Mais il n'aura pas plus de tête à l'issue de sa convention nationale. Il devrait plutôt marcher sur plusieurs jambes, entre actions, programme, groupe parlementaire, liens avec les luttes sociales, espace politique et comité électoral. Objectif: trouver une structure pérenne, mais ne surtout pas ressembler à un parti traditionnel.
Et Jean-Luc Mélenchon, dans tout ça? Le député des Bouches-du-Rhône voit son image se dégrader: seuls 36% des Français ont une bonne opinion de lui, contre 42% il y a deux mois, selon un sondage Odoxa diffusé vendredi. Malgré tout, il reste perçu comme le meilleur opposant à Emmanuel Macron pour 37% des interrogés. Pourtant, le député des Bouches-du-Rhône est soucieux de ne pas être désigné comme le "chef" à proprement parler de la France insoumise. Désormais, il souhaite "conduire cette transition qui fera de La France insoumise un grand mouvement permanent de la vie politique française".
"Les affaires, c'est la rançon du succès"
La convention servira également à faire oublier les polémiques qui se sont abattues sur le mouvement. "Les affaires, c'est la rançon du succès!", balaie Alexis Corbière. Ces dernières semaines, la France insoumise a été servie. Le député de Seine-Saint-Denis a lui-même fait l'objet d'une importante polémique concernant son logement social occupé avec sa compagne Raquel Garrido, à Paris. Un logement que le couple a dû quitter en toute hâte. Les déclarations de la députée Danièle Obono sur la laïcité ont également plongé le parti dans un certain malaise.
Aujourd'hui, les élus veulent tourner la page. Au sein de LFI, on affirme que le mouvement d'inscriptions ne se tarit pas… Même si elles sont plus faciles à comptabiliser que les désinscriptions. Ce week-end, outre la nouvelle structure de leur mouvement, les Insoumis découvriront également les trois campagnes nationales qu'ils ont choisi de mener en 2018. De quoi, peut-être, faire oublier le blues de la rentrée.