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Politique

Européennes: le Royaume-Uni dans le flou à la veille du scrutin

Nigel Farage - Image d'illustration

Nigel Farage - Image d'illustration - Tolga Akmen / AFP

Outre-Manche, les électeurs se retrouvent contraints de voter pour envoyer des députés au Parlement européen, une institution qu'il quitteront potentiellement d'ici la fin de l'année.

Si pour la France, et une très large majorité des pays de l'UE, les élections européennes doivent se tenir le dimanche 26 mai, certains états, dont les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, font bande à part et verront leurs bureaux de vote ouverts dès ce jeudi. Un rendez-vous très particulier outre-Manche, dans un pays qui depuis plusieurs mois n'arrive pas à sortir de la grave impasse politique dans laquelle il est plongé, sur fond de crise du Brexit. 

Très contestée, la Première ministre Theresa May a d'ailleurs enjoint ce mardi ses députés à la soutenir dans un plan de la "dernière chance" afin de mettre en oeuvre la volonté des Britanniques, qui ont voté à 52% pour la sortie de leur pays de l'Union européenne en juin 2016.

Cela pourrait passer par une série de compromis, dont la possibilité de voter sur un second référendum et le maintien dans une union douanière temporaire avec l'UE, pour tenter de rallier à son plan de Brexit la majorité des députés de son pays.

Nigel Farage en pôle 

Reste que cette instabilité rend très fragile la figure de Theresa May à quelques heures du scrutin. Selon un ultime sondage dont les résultats ont été publiés par YouGov, le Parti conservateur de l'actuelle Première ministre se retrouve en cinquième position, bien loin des 30% d'intentions de votes accordés au Parti du Brexit de Nigel Farage et même derrière les 15% crédités au Labour et aux Libéraux-Démocrates. 

Une ambivalence qui plonge peu à peu le Royaume-Uni dans une contradiction sans fin. Comment voter pour l'avenir d'une institution, l'Union européenne, que le pays doit potentiellement quitter fin octobre et où les députés élus ne siégeront peut-être pas? Une question qui divise, à tel point que les cartes semblent rebattues outre-Manche. Habitués aux résultats décevants, les Libéraux-Démocrates, Libdems en version originale, réalisent ainsi une percée sans précédent.

Ces dernières semaines, la campagne semble s'être résumée à un référendum pour ou contre le Brexit et le scrutin pourrait un peu plus renforcer Nigel Farage et son parti, rendant du même coup encore plus difficiles les négociations concernant l'avenir du pays. 

L'influence des anciens Brexiters?

La sortie de l'Europe est ainsi au centre de toutes les attentions. Et le caractère double-face du scrutin est de plus en plus visible puisque selon un récent sondage, 7% des partisans du Brexit, qui avaient voté pour la sortie de l'Union européenne, auraient aujourd'hui changé d'avis.

C'est le cas de Callum, un jeune britannique interrogé sur notre antenne, qui estime que "les concessions de l'Europe" pour son pays sont suffisantes.

"Nous n'avons pas l'euro ni l'espace Schengen. L'accord que nous avons actuellement, même s'il n'est pas parfait, est plutôt pas mal." 

Le jeune homme, qui garde dans un coin de son armoire son passé de pro-Brexit, ira pour sa part voter et, comme de nombreux électeurs dans son cas, souhaite rester dans l'UE et appelle à l'organisation d'un nouveau référendum. 

Hugo Septier