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"Manipulations": Les Écologistes annoncent saisir la commission des sondages après une étude sur la présidentielle

La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, le 21 août 2025 à Strasbourg lors des journées d'été de son parti

La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, le 21 août 2025 à Strasbourg lors des journées d'été de son parti - Photo by SEBASTIEN BOZON / AFP

Marine Tondelier déplore qu'un sondage de l'Ifop ne prenne pas en compte une possible candidature des Écologistes pour la présidentielle. Elle s'attaque aussi à "l'échantillonnage du groupe sondé"n ne le jugeant pas représentatif.

Incompréhension et colère chez Les Écologistes. La patronne du parti, Marine Tondelier, annonce ce mardi 30 septembre sur X la saisie de la commission des sondages après la publication la veille d'une étude de l'Ifop pour Sud Radio et L'Opinion sur la prochaine élection présidentielle.

En cause: le fait qu'aucun candidat de sa formation ne soit testé dans les différentes hypothèses, contrairement à d'autres personnalités de gauche comme Jean-Luc Mélenchon pour La France insoumise, Raphaël Glucksmann pour Place Publique, Olivier Faure pour le Parti socialiste ou encore Fabien Roussel pour le Parti communiste français.

"Parti pris"

"Ce parti pris interroge, car les écologistes ont présenté une candidature à toutes les élections présidentielles depuis 1974 (sauf en 2017)", écrit d'abord Marine Tondelier. Avant de souligner que "rien n'indique que les écologistes serait absents de la prochaine présidentielle".

Partisane d'un candidat commun pour la gauche lors de l'élection élyséenne, la patronne des écolos pousse pour une primaire de la gauche ... À laquelle elle pourrait se présenter.

Ce sondage de l'Ifop a d'autant plus de raisons de mécontenter Marine Tondelier qu'il dessine à gauche un duel Raphaël Glucksmann-Jean-Luc Mélenchon, avec un avantage pour le premier.

Or, la cheffe des écologistes cherche précisément à sortir de cette affiche, alimentée par le patron de Place publique comme par le leader de LFI, pour mieux défendre le besoin d'une primaire avec une candidature unique de la gauche, stratégie nécessaire à ses yeux pour triompher de l'extrême droite.

Dans son long message, Marine Tondelier souligne aussi que contrairement aux Écologistes, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin est testé dans les six hypothèses du sondage alors "qu’il n’a jamais été candidat à la présidentielle et n’a pas formellement annoncé sa candidature".

LFI sur la même ligne que les Écologistes

Enfin, la conseillère régionale des Hauts-de-France s'attaque à "l'échantillonnage du groupe sondé". "Celui-ci n'est pas représentatif", considère-t-elle, s'associant à des critiques émises par La France insoumise. Sa conclusion: "dans une démocratie déjà malade, il n’est pas acceptable que des instituts de sondages et leurs commanditaires se livrent à des manipulations au moyen de méthodologies et d’hypothèses biaisées".

Avant elle, le coordinateur du mouvement insoumis, Manuel Bompard, a dénoncé sur X "une minoration" du résultat de Jean-Luc Mélenchon, précisant: "sur l’échantillon utilisé pour calculer les intentions de vote, 13,9% disent avoir voté [pour lui] en 2022, alors qu’il a en fait réalisé [21,95%]."

Dans l'étude de l'Ifop, le tribun insoumis est crédité de 12 à 13% des voix au premier tour, selon les hypothèses, tandis que Raphaël Glucksmann récolte 15 à 16% des suffrages.

Manuel Bompard s'est inscrit dans la même lignée que Marine Tondelier, estimant que celle-ci a "raison de saisir la commission des sondages". Cette organisation, créée en 1977, a pour fonction de contrôler les sondages électoraux et de veiller au respect de la réglementation en la matière.

Le RN grand gagnant du sondage

À l'inverse de LFI et des Écologistes, les soutiens de Raphaël Glucksmann, se sont félicités des scores de leur champion. Le troisième homme des dernières élections européennes est "la meilleure chance de la gauche et des démocrates de ce pays pour affronter et battre le RN en 2027", s'est réjoui l'ex-macroniste Sacha Houlié.

Reste que le grand gagnant du sondage est surtout l'extrême droite. Quelles que soient les hypothèses testées, et qu'il s'agisse de Marine Le Pen ou Jordan Bardella, en cas d'empêchement de la première citée, le candidat RN se hisse en permanence en tête avec 33 à 35% des intentions de vote.

Au sein du bloc central, l'ex-Premier ministre et candidat déclaré, Édouard Philippe, est loin derrière (16 à 19%) dans les différentes hypothèses, lesquelles comprennent à chaque fois la candidature de Bruno Retailleau et Dominique de Villepin, également situés à droite de l'échiquier politique.

Baptiste Farge