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Les écologistes veulent rendre le vote obligatoire

François de Rugy à l'Assemblée nationale le 19 février 2015.

François de Rugy à l'Assemblée nationale le 19 février 2015. - Martin Bureau - AFP

François de Rugy va déposer dans la semaine une proposition de loi visant à sanctionner l'abstention aux élections par une "petite amende". Une proposition déjà faite dans le passé.

A deux semaines des élections départementales, la gauche tremble. Selon plusieurs sondages, elle risque de perdre de 30 à 40 départements lors du scrutin des 22 et 29 mars. Un résultat d'autant plus cinglant que l'abstention risque d'être très importante, malgré la communication intensive du gouvernement pour inciter les électeurs à se rendre aux urnes. Les appels à voter du Premier ministre, Manuel Valls, risquent de ne pas suffire non plus.

Les écologistes, représentés par François de Rugy, ont décidé de réagir. Le coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée va donc déposer une proposition de loi destinée à sanctionner l'abstention par une amende. "J'en ai un peu assez qu'à chaque élection, on se lamente sur l'abstention et qu'on ne fasse rien", a expliqué le député EELV de Loire-Atlantique sur Sud Radio mercredi matin. "La République, ce sont des droits mais aussi des devoirs". Le parlementaire a donc décidé de se lancer dans cette proposition de loi, qui sera déposée cette semaine.

Une proposition jamais adoptée

Celui qui s'abstiendrait devrait donc payer "une petite amende, comme quand on se gare mal, qu'on commet des infractions mineures". Prix de l'amende: 35 euros. "Elle pourra être minorée à 22 euros", précise l'élu. Et le député de rappeler sur Twitter que sa proposition est déjà en vigueur dans plusieurs pays, dont la Belgique.

La proposition de François de Rugy n'est pas inédite. En 2008, le député socialiste Michel Difenbacher avait déposé lui aussi une proposition de loi à l'Assemblée, suivi par le député UMP Thierry Lazaro en février 2013. Son texte était à l'époque cosigné par neuf autres parlementaires UMP: on y trouvait notamment Daniel Fasquelle, Laurence de la Raudière ou encore Thierry Mariani. Plus récemment, c'est le sénateur PS Roland Povinelli qui avait fait la même démarche au Sénat.

De Florian Philippot à Laurent Fabius, qui avait lui aussi fait une proposition en ce sens, le contenu du texte semble faire consensus dans la classe politique. Ils ont été nombreux à se prononcer en faveur dans le passé. Mais malgré cet accord, elle n'a jamais été adoptée, ni au Sénat, ni à l'Assemblée. En sera-t-il de même pour le texte de François de Rugy?

A. K.