"L'écologie contre-attaque": la pétition anti-loi Duplomb enregistre plus de 700.000 signatures, la gauche salue une "mobilisation inédite"

Une première, et de nombreuses réactions. Ce samedi 19 juillet, la pétition, lancée par Eléonore Pattery, une étudiante de 23 ans, contre la loi Duplomb et sa mesure très contestée de réintroduction d'un pesticide a atteint l'objectif des 500.000 signatures sur le site de l'Assemblée nationale et a même enregistré plus de 700.000 signatures ce dimanche 20 juillet au matin.
Un chiffre jamais-vu auquel de nombreuses personnalités politiques ont réagi sur les réseaux sociaux. "500.000 signatures en quelques jours contre la Duplomb/Poison? Trop facile", a écrit Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, sur X.
"Vous savez pourquoi? Parce que 83% des gens sont contre ces pesticides qui détruisent la santé et la biodiversité."
"Face aux lobbies, nous sommes des millions: l'écologie contre-attaque", a-t-elle ajouté en appelant à signer encore la pétition.
Sur X, Boris Vallaud a salué une "mobilisation inédite, mais essentielle contre une loi qui menace notre santé". Le chef des députés socialistes a demandé à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, "et à autres présidents de groupe, l'inscription de cette pétition sur la Loi Duplomb à l'ordre du jour de l'Assemblée dès la rentrée".
"Le président de la République doit tenir compte de cette mobilisation et décider de ne pas promulguer la loi Duplomb", a déclaré de son côté Delphine Batho, ancienne ministre et députée Écologiste et social des Deux-Sèvres sur BFMTV.
"Grâce à votre mobilisation, l'Assemblée nationale devra à nouveau débattre de ce texte qui met en danger notre planète et notre santé!", a réagi La France insoumise, dans un message sur X relayé par son leader Jean-Luc Mélenchon.
"Félicitations"
Sur Linkedin, Éléonore Pattery, à l'origine de la pétition, a adressé ses "félicitations" aux signataires.
"Merci à toutes celles et ceux qui ont signé, relayé, et surtout... qui croient en ce combat. Merci également aux personnes qui ont préparé le terrain ces dernières semaines pour rendre tout cela possible."
"C'est le moment de révolutionner le monde aujourd'hui, pour bâtir la paix de demain", a-t-elle ajouté. "Bravo pour votre courage."
Inquiétude de la FNSEA
À l'inverse, Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA, premier syndicat agricole, très favorable à la loi Duplomb, a estimé que l'agriculture française "disparaîtra" si on lui impose "des normes supérieures" à celles de ses voisins européens.
Pour la Confédération paysanne, deuxième syndicat agricole, la pétition montre que la loi Duplomb "n'est pas du tout soutenue par la société".
"On va de problèmes en problèmes. Quand on n'aura plus d'agriculteurs, il n'y aura plus besoin de faire des pétitions", commente auprès de l'AFP, Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale.
"Tout recommencer serait une grande perte de temps et une finalité perdante pour le monde agricole", estime par ailleurs à l'AFP Quentin Le Guillous, secrétaire général des Jeunes agriculteurs.
Réintroduction d'un néonicotinoïde
Adoptée le 8 juillet au Parlement, la loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l'acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe.
Les députés de gauche ont saisi le 11 juillet le Conseil constitutionnel estimant ce texte incompatible avec la préservation de l'environnement et le droit à la santé.
Initiée par les sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (UDI, centre), la proposition de loi adoptée par 316 voix contre 223 lors d'une dernière séance tendue mardi à l'Assemblée, est présentée comme l'une des réponses à la colère des agriculteurs de l'hiver 2024.