Du jamais-vu: la pétition contre la loi Duplomb sur les pesticides franchit le cap des 500.000 signatures

Une première. La pétition contre la loi Duplomb et sa mesure très contestée de réintroduction d'un pesticide a atteint l'objectif des 500.000 signatures sur le site de l'Assemblée nationale, du jamais-vu, rouvrant la voie à une discussion sur le bien-fondé de cette loi mais pas à son rééxamen.
À partir de ce seuil, et si les signatures sont issues d'au moins 30 départements ou collectivités d'outre-mer, la Conférence des présidents de l'Assemblée nationale peut décider d'organiser un débat en séance publique. Mais seule la pétition sera débattue, la loi ne sera pas réexaminée sur le fond et encore moins éventuellement abrogée.
Sur X, le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, a salué une "mobilisation inédite mais essentielle contre une loi qui menace notre santé". Il demande à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, "et autres présidents de groupe l'inscription de cette pétition sur la Loi Duplomb à l'ordre du jour de l'Assemblée dès la rentrée".
Lancée par une étudiante le 10 juillet, elle a suscité un engouement inédit, abondamment relayée sur les réseaux sociaux par des personnalités comme l'acteur Pierre Niney et de nombreux députés de gauche. La pétition affichait encore 200.000 signatures vendredi, elle a donc été signée par 300.000 personnes en moins de 24 heures.
"Une attaque frontale contre la santé publique"
La pétition demande l'"abrogation immédiate" de la loi, "la révision démocratique des conditions dans lesquelles elle a été adoptée", ainsi que "la consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l'agriculture, de l'écologie et du droit".
"La loi Duplomb est une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire", dénonce la pétition.
"Elle représente une attaque frontale contre la santé publique, la biodiversité, la cohérence des politiques climatiques, la sécurité alimentaire, et le bon sens", écrit l'étudiante qui se présente comme "future professionnelle de la santé environnementale".
Réintroduction d'un néonicotinoïde
Adoptée le 8 juillet au Parlement, la loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l'acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe. Les députés de gauche ont saisi le 11 juillet le Conseil constitutionnel estimant ce texte incompatible avec la préservation de l'environnement et le droit à la santé.
Initiée par les sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (UDI, centre), la proposition de loi adoptée par 316 voix contre 223 lors d'une dernière séance tendue mardi à l'Assemblée, est présentée comme l'une des réponses à la colère des agriculteurs de l'hiver 2024.
Présentée comme une réponse à la colère agricole de 2024, et réclamée par la FNSEA et ses alliés des Jeunes agriculteurs, la loi Duplomb est critiquée par la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole français.