Près de 200.000 signatures en quelques jours: la pétition contre la loi Duplomb sur les pesticides bat des records sur le site de l'Assemblée

Fleur Breteau, malade du cancer et créatrice du collectif Cancer Colère, prononce un discours lors d'un banquet organisé par des agriculteurs contre le projet de loi agricole Duplomb, devant le jardin du Luxembourg, à Paris, le 30 juin 2025. - Photo par DIMITAR DILKOFF
Le seuil des 200.000 signatures est sur le point d'être franchi. Une pétition citoyenne pour l'abrogation immédiate de la loi Duplomb bat des records sur le site de l'Assemblée nationale.
"La Loi Duplomb est une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire. Elle représente une attaque frontale contre la santé publique, la biodiversité, la cohérence des politiques climatiques, la sécurité alimentaire, et le bon sens", écrit Eléonore Pattery, étudiante de 23 ans à l'origine de la pétition.
"Cette loi est un acte dangereux. Pour les travailleurs, les habitants, les écosystèmes, les services écosystémiques, et pour l'humanité tout entière", ajoute-t-elle. "Je ne suis affiliée à aucun parti", précise-t-elle sur son compte LinkedIn.
Objectif 500.000 signatures
Lancée le 10 juillet, la pétition a récolté, à l'heure où nous écrivons ces lignes ce vendredi 18 juillet, 196.469 signatures, dont 100.000 ces trois derniers jours. Elle réclame l'"abrogation immédiate" de la loi, "la révision démocratique des conditions dans lesquelles elle a été adoptée", ainsi que "la consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l'agriculture, de l'écologie et du droit".
La Conférence des présidents de l'Assemblée nationale peut décider d'organiser un débat en séance publique si elle recueille au moins 500.000 signatures.
Adoptée le 8 juillet au Parlement, la loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l'acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe. Les députés de gauche ont saisi le 11 juillet le Conseil constitutionnel estimant ce texte incompatible avec la préservation de l'environnement et le droit à la santé.
Initiée par les sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (UDI, centre), la proposition de loi adoptée par 316 voix contre 223 lors d'une dernière séance tendue mardi à l'Assemblée, est présentée comme l'une des réponses à la colère des agriculteurs de l'hiver 2024.
Présentée comme une réponse à la colère agricole de 2024, et réclamée par la FNSEA et ses alliés des Jeunes agriculteurs, la loi Duplomb est critiquée par la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole français.