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Contraceptifs incinérés en France: Marine Tondelier juge "inacceptable" l'initiative de Donald Trump et appelle Emmanuel Macron à "agir"

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Des contraceptifs américains, d'une valeur de près de 10 millions de dollars, produits pour des femmes dans le besoin dans le cadre d'aides aux pays les plus pauvres, doivent être incinérés en France sur ordre de Donald Trump, selon la presse britannique. Marine Tondelier fustige une "honte" et exhorte l'Élysée à se saisir du sujet.

"Je ne vois pas qui en France peut accepter que cela se fasse". La secrétaire nationale du parti Les Écologistes Marine Tondelier a fustigé ce jeudi 31 juillet sur BFMTV la décision de Donald Trump de détruire pour près de 10 millions de dollars de contraceptifs destinées aux pays les plus pauvres en raison de l'arrêt de subventions américaines.

"Il y a des dizaines de camions, donc il faut absolument savoir où ce sera incinéré", a exhorté l'écologiste sur notre antenne en appelant les employés des centres d'incinération mandatés à la contacter s'ils possèdent des indices.

L'information a été révélée le 18 juillet par le média britannique The Guardian, citant deux sources au sein du Congrès américain. Selon le quotidien, des contraceptifs féminins, essentiellement des stérilets et des implants, d'une valeur de 9,7 millions de dollars (8,3 millions d'euros) sont concernés par cette destruction.

Ces contraceptifs sont actuellement conservés dans un site de stockage belge et devaient être incinérés "fin juillet" en France, toujours selon The Guardian. Une décision que fustige l'élue nordiste qui estime que "ça ne peut pas se passer comme ça".

"Aucune réponse" du président Macron

La patronne des écologistes français dit avoir adressé un courrier au chef de l'État, et dit regretter de n'avoir reçu "aucune réponse" jusqu'à présent.

Elle évoque une relance mercredi 30 juillet auprès du palais de l'Élysée, mais ce dernier "n'a pas trop de réponse à apporter", selon Marine Tondelier.

"C'est très dommage, on pourrait attendre une autre réaction de la France", déplore l'écologiste sur BFMTV.

"Une honte"

Les contraceptifs stockés étaient destinés aux habitantes de pays défavorisés, notamment en Afrique subsaharienne.

"Monsieur Trump ne veut plus aider ces pays, ça le regarde et c'est déjà inacceptable et une honte. Mais qu'il détruise des stocks déjà produits, déjà financés et que la France soit complice de ça, là on n'est pas d'accord", explique la patronne des Écologistes.

Elle poursuit: "On est au bout des tentatives diplomatiques avec Trump, je ne demande pas qu'on discute avec lui (...) par contre ce qu'il se passe sur le territoire français concerne notre président qui peut et doit agir".

La question de la saisie de ces stocks, viables jusqu'en 2031, se pose alors. Mais là encore, "avec (le ministre Bruno) Retailleau à l'Intérieur, on n'attend pas grand-chose", souffle Marine Tondelier.

"Nous suivons avec attention la situation et soutenons la volonté des autorités belges de trouver une solution pour éviter la destruction des contraceptifs", a déclaré mercredi soir de façon évasive à l'Agence France-presse (AFP) le ministère de la Santé, en ajoutant que "la défense des droits et santé sexuels et reproductifs fait partie des priorités de la politique étrangère de la France".

Alixan Lavorel