"Casser les ghettos de riches": critiqué par ses opposants, Éric Piolle explique ses propos

Le maire grenoblois Éric Piolle le 25 août 2022 lors des universités d'été de son parti, EELV, à Grenoble - OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
Éric Piolle s'explique. Le maire de Grenoble (Les Écologistes) est revenu ce mercredi 6 août au micro de RTL sur ses propos concernant "les ghettos" qu'il a dit vouloir "casser", dans un entretien pour Le Dauphiné Libéré, en considérant que ceux-ci rassemblaient principalement des personnes "riches".
Si cette interview concernait surtout "les quartiers populaires" et "les investissements majeurs que nous y faisons", "j'ai rappelé aussi que notre politique publique était que l’on se mélange tous et donc nous sommes très actifs pour développer du logement social dans des quartiers où il n’y en a pas du tout", s'est justifié l'édile grenoblois, qui ne briguera pas de troisième mandat en 2026.
"Nous allons fixer un taux qui dépend du nombre de logements sociaux déjà présents"
Conformément à la loi de Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU), "nous venons de franchir les 25% de logements sociaux", a-t-il indiqué, souhaitant que les prometteurs immobiliers poursuivent en ce sens:
"Nous (leur) disons que nous allons fixer un taux de logements sociaux qui dépend du nombre de logements sociaux déjà présents dans le quartier. S’il y a moins de 5% de logements, effectivement il faut faire 45% de logements sociaux dans les nouvelles opérations. S’il y a déjà 25% de logements sociaux, il faut en faire 30%. Et là où il y en a déjà beaucoup nous en faisons plus."
Quant aux "ghettos de riches", Éric Piolle s'est gardé de préciser les territoires qu'il ciblait. Lorsque RTL lui a demandé s'il parlait de l'hypercentre de la ville, l'élu a répondu: "ll y a quelques poches dans l’hypercentre, il y a quelques poches à l’échelle grenobloise dans certains quartiers, mais il y en assez peu."
En revanche, "quand on élargît la focale à l'échelle du bassin de vie, nous avons un certain nombre de communes où, à l'époque de l'impôt sur la fortune (en 2018, Emmanuel Macron l'a remplacé par l'impôt sur la fortune immobilière, NDLR) il y avait des personnes parmi les taux d'assujettis les plus élevés de France", a-t-il souligné.
Communication "indécente"
Interrogé sur son action pour les quartiers populaires de Grenoble, et plus précisément sur celui de La Villeneuve, Éric Piolle avait déclaré au Dauphiné Libéré le 31 juillet:
"Ce que nous, nous cherchons à faire, c’est casser les ghettos. Mais les ghettos, il faut se rappeler que c’est surtout des ghettos de riches! Le problème de la ville de Grenoble, ce n’est pas la diversité extraordinaire et stimulante qu’il y a à La Villeneuve, mais ces espaces où il n’y a pas de logements sociaux du tout."
Ces propos lui ont valu les critiques de plusieurs de ses opposants, dont l'ancien maire de Grenoble (1983-1995) Alain Carignon, aujourd'hui conseillé municipal et situé à droite de l'échiquier politique.
Celui qui est candidat pour les prochaines municipales a critiqué une communication "indécente pour tous les habitants qui vivent les difficultés du quartier" de la Villeneuve où s'exerce, selon lui, un "climat anxiogène, pratiquement sans un jour sans affrontements, parfois violents entre des jeunes désœuvrés et la police."