Hollande se rend en Tunisie pour célébrer la nouvelle Constitution

François Hollande - -
Le symbole est de taille: François Hollande sera le seul chef d'État européen, vendredi à Tunis, pour célébrer la nouvelle Constitution tunisienne et sceller le réchauffement des relations de la France avec ce pays pionnier du Printemps arabe.
Le président français était déjà venu, en juillet, apporter "un message d'encouragement" dans un pays alors en crise dominé par les islamistes d'Ennahda. Aujourd'hui, il revient à Tunis "pour célébrer un succès, un évènement positif et important", selon l'Elysée.
Après deux ans de travaux sous tension, l'adoption il y a une dizaine de jours d'une nouvelle Constitution doit permettre à la Tunisie de s'engager dans la voie d'une transition démocratique.
Parité hommes-femmes dans les assemblées élues
Ce texte consacre notamment un exécutif bicéphale, et accorde une place réduite à l'islam. Il introduit aussi pour la première fois dans le monde arabe un objectif de parité hommes-femmes dans les assemblées élues.
Outre François Hollande, nombre de dirigeants étrangers ont été conviés aux célébrations lors desquelles ils doivent s'exprimer devant l'Assemblée nationale constituante. Parmi eux, le roi du Maroc Mohamed VI, les présidents tchadien, gabonais, libanais, mauritanien et sénégalais, l'émir du Qatar, mais aussi les Premier ministres algérien et koweitien.
Le chef de l'État français devrait en substance affirmer la volonté de la France "de coopérer avec la Tunisie sans ingérence, dans le cadre du partenariat renouvelé qu'il lui avait proposé en juillet". Ce partenariat comprend notamment un engagement financier de la France de 500 millions d'euros pour des projets de développement en Tunisie.
Sceller la réconciliation franco-tunisienne
Mais ce déplacement est aussi l'occasion de sceller la réconciliation franco-tunisienne après les dégâts provoqués par les relations troubles de la France avec l'ex-président Ben Ali sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Selon le politologue tunisien Slaheddine Jourchi, la présence de nombreux dirigeants étrangers "montre l'intérêt accordé à l'expérience tunisienne notamment de la part de la France, où le pouvoir socialiste est soucieux d'amortir le déficit laissé par la droite qui a soutenu le président déchu Zine El abidine Ben Ali jusqu'au bout".
Seulement trois personnalités accompagneront le président français : Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, le maire de Paris Bertrand Delanoë et la ministre de la Francophonie Yamina Benguigui.