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Élysée

« François Hollande, un président tout penaud »

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EDITO – Pour notre éditorialiste Apolline de Malherbe, François Hollande se retrouve amorphe après 3 ans de mandat.

Pour ses 3 ans de mandat, François Hollande a choisi de s'adresser aux bobos. Dimanche, François Hollande était l'invité d'une édition spéciale de l'émission Le Supplément sur Canal+. Il voulait s'exprimer devant les bobos, ceux qui continuent de voter pour le PS, qui ont élu par exemple Anne Hidalgo à Paris. Sa cible grosso-modo était « les urbains ». En général, Le Supplément est une émission qui oscille entre divertissement et information. Cette fois-ci, l'émission était plus sérieuse. Les reportages étaient de grande qualité. Et il y eu une confrontation intéressante avec des jeunes qui ont bousculé François Hollande sur la question de vivre ensemble, l'antisémitisme et l'intégration. Le président a convenu que le gouvernement devait « agir pour ces migrants ».

Mais, même sur un plateau très dynamique, François Hollande est resté en panne. Il n'a pas réellement convaincu. On n'est même pas sûr que, lui-même, ait été convaincu par ses propres propos. Il a donné des explications, il a constaté, il a observé et analysé. Le président a donné l’impression d’attendre les événements, au lieu de s’y confronter et de réagir.

Par exemple, il y eu un reportage dans la commune de Grenay (Pas de Calais) sur un électorat PS, qui a toujours voté à gauche, mais qui est passé au vote FN. Un électorat qui avait pourtant manifesté contre le FN, le lendemain du 21 avril 2002 où Jean-Marie Le Pen s’était qualifié au premier tour de l'élection présidentielle. François Hollande a réagi : « Ces électeurs ne croient plus au système démocratique, de décision tel qu'il est aujourd'hui. Depuis 10 ans, ils sont hantés par 25% de chômage. J’hérite de cela. Je ne peux pas transformer cette réalité en 3 ans. Je dois y travailler et faire en sorte que l'emploi soit la seule priorité ».

L’impression de voir un enfant

« Je dois y travailler », « Je dois faire en sorte que », François Hollande a regardé et écouté son assistance mais ne lui a rien répondu de concret. Il était penaud. On voit même une forme de lâcheté dans sa réponse. Il dit que le chômage augmente depuis 10 ans dans cette commune, sous-entendu qu'il n’est pas responsable de ce chômage persistant. 

On avait le sentiment hier de voir un enfant se défendre, avec cet argument « Je n’ai pas fait exprès ». Vous savez ce que je leur réponds à mes fils ? « Faites exprès de bien faire ». Alors monsieur le Président, faites exprès de bien faire !